«On accompagnera le TRB sur un programme étalé à 2018»

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Le Directeur Général de l’ONDA, El Hocine Sami Bencheikh a animé samedi dernier une conférence dans la grande salle du théâtre régional de Béjaia, en présence des travailleurs du TRB et artistes de la région. Dès le commencement de sa conférence, l’orateur a rappelé les raisons de sa présence. Il s’agit, dira-t-il, d’exprimer notre soutien aux travailleurs du TRB qui passent des moments difficiles. «Nous avons suivi avec inquiétude l’évolution de la situation et nous avons pris la décision souveraine à l’ONDA, d’aider le TRB à assurer les salaires en retard de ses travailleurs. Nous avons reçu le directeur du théâtre et nous nous sommes engagés à accompagner le TRB sur un programme précis de productions qui ira jusqu’en juin 2018 pour lui permettre de se relancer». C’est ainsi qu’il a rendu public les décisions de son organisme au profit du TRB. Il a ajouté : «J’ai aussi voulu rencontrer l’ensemble des travailleurs du TRB. J’ai déjà rencontré les artistes de Béjaia à la Maison de la Culture et nous avons eu des échanges qui vont nous permettre de dépasser la situation actuelle. Béjaia a un grand potentiel artistique et culturel et nous sommes prêts à l’accompagner».Selon M. Benchiekh, «le rôle de l’ONDA consiste à défendre les droits des auteurs. Le premier travail consiste à récupérer les redevances dues à l’exécution des œuvres de ces auteurs». Il a ajouté : «Nous veillons aussi à documenter les prestations. Une fois l’argent collecté, il est redistribué aux artistes. Il faut pour cela que les auteurs se fassent connaître et déclarent leurs œuvres.» Pour le DG de l’organisme de défense des droits des auteurs, «l’ONDA s’occupe aussi de l’assistance juridique des artistes. Un autre axe consiste en l’aide aux jeunes talents, pas aux professionnels». La protection sociale a aussi été évoquée lors de cette conférence, rappelant que les artistes ont aussi droit à la pension de retraite, pour ceux dont l’âge dépasse soixante ans, et qui totalisent une certaine expérience dans le domaine. Ceux-ci reçoivent une pension de cent-trente-cinq milles dinars par trimestre. Des aides exceptionnelles aussi ont été prévues pour des cas particuliers. D’autres reçoivent une pension de vieillesse. Actuellement, une Centre Médico-Social pour les artistes est en cours de réalisation pour leur assurer des soins médicaux dans de bonnes conditions. Les auteurs et leurs ayant-droits auront ainsi accès à des soins de qualité, aussi bien en chirurgie dentaire, en médecine générale qu’en médecine spécialisée.

Accords internationaux

El Hocine Bencheikh a aussi rappelé que l’ONDA «a signé des accords internationaux pour protéger les droits de nos auteurs en Europe, en Amérique et dans le Monde arabe». L’ONDA, grâce à ses conventions, récupère aussi les droits d’auteurs à l’international pour les auteurs algériens. Ces droits leur sont intégralement reversés dans la monnaie du pays émetteur, et l’OINDA n’en retire pas un sous. M. Bencheikh a aussi profité de cette allocution pour saluer la nomination de Djamel Benahmed, présent à la conférence, à la tête de la Direction de la Culture de la Wilaya de Béjaia. Il a vu en lui «un homme qui a une vison» et lui a souhaité une bonne réussite dans sa mission. Après son allocution, la parole a été donnée au public pour ainsi ouvrir le débat. Le DG de l’ONDA s’est fait accompagner par plusieurs cadres de son organisme, dont le Directeur des Droits Voisins et le Directeur des Finances. Ainsi, chacun à son tour a répondu aux questions des travailleurs du TRB et des artistes venus nombreux à cette conférence. Certains sont venus même de Bouira, de Seddouk et d’autres régions éloignées de la wilaya de Béjaia. La chanteuse Louiza a posé son problème qui est aussi de nombreux autres artistes. Elle a signé de nombreux contrats avec différents éditeurs et enregistré des albums, mais à cause du marasme du marché et de la généralisation du piratage, ces éditeurs refusent de mettre sur le marché ses albums, lui causant du tort. Pour M. Bencheik, «C’est votre droit de reprendre vos œuvres si ces éditeurs sont dans l’incapacité de les produire». Une association culturelle de Tifra a justement profité de l’occasion pour annoncer qu’à l’occasion de la Fête d’Aderyis, un hommage sera rendu à Louiza. Un autre a posé le problème de l’absence de son nom sur le générique d’un film où il a joué un rôle important. Mustapha Maazioui a posé la question quant aux aides à la production de films cinématographiques et documentaires, ainsi que le doublage. M. Bencheikh a été clair. L’ONDA n’a pas vocation à financer des films. Mais il peut les accompagner par le moyen du sponsor. Les doubleurs quant à eux, sont protégés par la Loi.

Convention avec des TV privées pour garantir des redevances à l’ONDA

Concernant la récupération des redevances de télévision, M. Bencheikh a annoncé qu’après une période de tergiversation, où les chaines de télévision privées refusaient de payer leurs redevances, aujourd’hui, il y en a neuf qui ont signé des conventions avec l’ONDA. Et en exclusivité, il a annoncé que mardi prochain, le 28 février, une autre TV privée va également signer cette convention et s’engagera à reverser ses redevances à l’ONDA, au profit des auteurs et des artistes. À côté de tous les questionnements des auteurs et des artistes, les travailleurs du TRB ont tenu à saluer le geste de l’ONDA qui, diront-ils «a été la seule institution qui a soutenu les travailleurs du TRB durant la crise». Et Azifas de terminer avec une déclaration positive pour conclure cette rencontre : «Je suis adhérent à l’ONDA depuis 1991, et j’ai vu ces dernières années de grandes améliorations».

N. Si Yani

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