La Protection civile fin prête

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La saison estivale n’est pas encore entamée et les grandes chaleurs se profilant bien timidement à l’horizon, que déjà des incendies certes mineurs, sont signalés ça et là.Les feux de forêt, la grande plaie de notre région dont le couvert végétal constitué d’arbres, de maquis et de garrigue, espèces facilement inflammables, font disparaître chaque année de la carte, des pans entiers de forêts. Saisonniers, ils reviennent plus destructeurs et sont imputables dans leur grande majorité à la main prédatrice de l’homme. Un mégot négligemment jeté, un tesson de bouteille exposé aux rayons brûlants du soleil ou tout simplement le syndrome de Neron ou pyromanie et c’est aussitôt l’incendie dont on peut connaître le moment du départ mais jamais celui de son extinction. Tout le monde a encore en mémoire à Béjaïa l’année 1995 où la région a été la proie de violents incendies qui ont menacé un moment Béjaïa…La parade à ce fléau est bien souvent dérisoire car s’il est relativement aisé de circonscrire un incendie en zone peu accidentée, il est quasiment impossible d’intervenir dans les zones au relief difficile. La Protection civile, c’est un fait avéré, redouble d’activités et demeure mobilisée H 24 en période estivale. Partagée entre plusieurs missions à la fois, surveillance des plages, sauvetage des accidentés de la route, elle doit en plus protéger notre patrimoine forestier. Tâche titanesque s’il en est car la wilaya est grande et les moyens humains et matériels arrivent à manquer. S’agissant du cas précis des feux de forêt, la tâche des sapeurs-pompiers s’avère d’autant plus difficile qu’il arrive souvent que les feux éclatent simultanément un peu partout. Cette multiplicité de feux survenant en même temps est en divers endroits est le cauchemar de nos vaillants soldats du feu.La campagne de préparation débute tôt chez les pompiers. C’est ainsi que chaque année, à pareille époque et dans le cadre de l’application des dispositions réglementaires relatives à la préservation du patrimoine forestier et sa pérennité, des séances de travail se tiennent avec les partenaires habituels. Les comités opérationnels communaux (COC) et les comités opérationnels de daïra (COD) sont installés et leur tâche consiste à réunir tout le matériel disponible, à le maintenir dans un bon état de fonctionnement et à l’apprêter pour une éventuelle mise à la disposition de la Protection civile.Parallèlement, des journées de sensibilisation sont organisées en direction du plus large public possible, les dernières remontant aux 27 et 28 mai derniers. Par ailleurs, début juillet verra l’installation au niveau de l’unité principale des 4 chemins de la colonne mobile. Il s’agit là de renforts en hommes et en matériel provenant d’autres wilayas. Cette année encore, la Protection civile de Béjaïa qui, rappelons-le, se compose de dix unités, plus celle du chef-lieu, pourra compter sur l’apport précieux et apprécié de 7 véhicules 4×4, dits camions-citernes pour feux légers qui offrent l’immense avantage d’être utilisables quel que soit le type de relief.La Protection civile de Béjaïa déplore cependant des manques qui limitent un peu son champ d’action : peu de postes de vigie, équipés de radio pour donner l’alerte à la moindre colonne de fumée, pas assez de pistes forestières bien débroussaillées et de points d’eau pour ravitailler les camions vides, absence de tranchées pare-feux…Tout le monde redoute le mois d’août et son pic d’incendies. Mais dans le même temps, tous se disent prêts à affronter toutes les situations, fussent-elles extrêmes !

Mustapha Ramdani

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