Les habitants de la commune de Melbou, à l’est de la wilaya de Bejaia, ont commémoré en début de semaine, sous l’impulsion de l’association «Awal Isawal», les anniversaires de deux tragédies qui avaient endeuillé cette localité où les blessures sont toujours béantes depuis, puisque, la douleur de ceux qui avaient perdu des êtres chers est toujours vivace dans leur mémoire. Cela fait dix neuf ans que la première tragédie a eu lieu. Un certain lundi 23 février 1998, vers 15h30, un bus de transport de voyageurs assurant la desserte «Ziama-Melbou» avait quitté la route pour se précipiter directement dans la mer après une chute de plus de quarante mètres au lieu-dit «El-Maâden». Un accident qui avait plongé toute la région dans une profonde consternation car il a causé la mort de trente deux (32) personnes, tous de jeunes stagiaires. Rappelons que les corps de trois d’entre eux n’ont jamais été retrouvés et ce malgré les efforts consentis à l’époque par les équipes de plongeurs. La deuxième tragédie commémorée est celle qui s’est produite un certain 24 février 2015 quand un éboulement meurtrier juste à l’entrée du tunnel d’Aokas avait fauché la vie à sept personnes dont un natif de Melbou en l’occurrence, le regretté Said Khelifa. C’est dans un climat de recueillement que plusieurs dizaines de personnes se sont retrouvées au stade d’Ait-Boukendoul à Tizi El Oued pour réaffirmer leur soutien aux parents et enfants des défunts et aussi pour rappeler que le souvenir des disparus ne s’éteindra jamais des mémoires. Après une minute de silence, un match gala entre deux équipes de vétérans de la région a été organisé en présence d’élus de la commune, d’un représentant de la DJS et des familles des victimes. À la fin, une collation a été offerte par l’association à tous les présents, et en même temps, des médailles ont été distribuées à tous les participants à ce match. Des cadeaux ont été offerts au père d’un des disparus et au fils du défunt Saïd Khelifa, âgé d’à peine dix ans, histoire de combler, l’espace d’un instant, le vide laissé par la disparition tragique d’un être cher à la fleur de l’âge. Malgré le manque flagrant de moyens financiers, les adhérents de l’association «Awal Isawal» veulent continuer à se battre contre l’oubli, l’indifférence, le laisser-aller et l’immobilisme qui plombent notre société et à rester à l’écoute des jeunes pour les éloigner des fléaux qui les guettent.
Saïd M.