Les murs de la ville deviennent, depuis un certain temps, des tableaux d’affichage gratuits que des citoyens utilisent sans restriction pour toutes sortes de publicités. En effet, les annonceurs d’événements, de vente, achats… ne se gênent pas d’investir des espaces stratégiques pour coller leurs affiches. C’est surtout la grande rue, où les placards sont susceptibles d’être lus par de nombreux passants, qui est le plus visée. Ainsi, certains endroits, plus prisés que d’autres, deviennent des fourre-tout publicitaires, où la faïence et la peinture disparaissent sous des lambeaux de papier, donnant ainsi un aspect hideux des lieux. Avant de vaquer à leurs occupations quotidiennes, bon nombre d’habitués de la ville d’Ain El Hammam commencent d’abord par «consulter» le mur extérieur d’une boulangerie située au lieu-dit «La place». Ce véritable tableau d’affichage attire les habitants de la cité et des villages qui ne peuvent se rendre à Michelet sans y faire un tour, car c’est là que sont concentrées les principales informations du jour concernant la région. Un autre «panneau publicitaire», situé à l’endroit le plus fréquenté de la cité, reçoit également, chaque matin, son lot de nouvelles affiches annonçant des décès ou autre informations, émanant même des organismes étatiques. Lorsque les annonces de décès, par voie d’affichage, ont fait leur apparition pour remplacer le fameux «berrah» du marché, les citoyens ont applaudi l’initiative puisqu’elle leur permet d’être informés et de se déplacer à temps, pour présenter leurs condoléances aux familles des défunts. Peu de temps après, les partis politiques, ne se contentant décidément pas des panneaux installés à leur intention, envahissent tout mur susceptible de recevoir une affiche. Cependant, ces derniers temps, l’on assiste à un nouveau phénomène. Il s’agit des ventes et achats d’appartements ou toute autre transaction, qui passent plus par les murs de la ville que par la rubrique «publicité» des journaux. Il fut un temps, dit-on, durant lequel les affiches devaient être autorisées et porter un timbre fiscal. A signaler que les auteurs de ces affiches ne se donnent pas la peine de remettre en état les murs dégradés et amochés avec des affiches souvent à moitié déchirées et collées à la colle forte.
A. O. T.
