Ath Hamdoun pérennise Amagger n’Tafsut…

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Ath Hamdoun est sans conteste l'un des rares villages de Kabylie qui continuent à célébrer le rituel ancestral «Amagger n’ Tafsut» (à la rencontre du printemps).

Cet événement coïncide avec le 3 mars et il est fêté par nos aïeuls depuis la nuit des temps. Malheureusement, sa célébration n’est pas marquée dans plusieurs régions de Kabylie à l’heure actuelle, exception faite d’Ighil Ali dans la daïra d’Akbou (wilaya de V’gayet), une ville qui le célèbre en fanfare et sans interruption grâce à l’implication massive des villageois. Aussi et selon la tradition, le village se réveille à l’aube y compris les enfants pour se rassembler au niveau de la place du village, tajmaât, pour se rendre ensemble dans les champs ou un endroit bien fourni en herbe verte, un lieu est choisi la veille par le collectif de jeunes bénévoles en chantant en chœur et à tue-tête le célèbre chant « Anemagger tafsut argaz tametuth ». Une fois sur place, il est procédé à la distribution de bonbons, friandises et œufs durs aux enfants selon la coutume. De retour au village, les filles confectionnent des bouquets de premières fleurs en guise de preuve de l’arrivée de Tafsut. Au village d’Ath Hamdoun et pour marquer le rite de l’arrivée du printemps, un collectif composé de jeunes bénévoles, en collaboration avec l’APC d’Aghbalou et l’association culturelle Ithran ont organisé, vendredi dernier, plusieurs activités culturelles et de loisirs au profit de la classe juvénile. Au programme de la célébration, on peut citer en premier lieu une projection à l’aide d’un DATA CHOW de séquences filmées de la célébration de ce rituel les années précédentes avant de passer au spectacle animé par un clown et un récital de contes kabyles anciens animé par l’actrice Djamila Bouanem. Cette dernière, une comédienne bien connue du public kabyle, a tenu des rôles dans plusieurs films kabyles dont la série de H’riruch. Parmi ces contes ou timuchuha en Kabyle, elle narra devant un foule nombreuse de tous âges ceux de «Vava Inouva», «Aeqa yesawalen», «Tasa ou qelmun», et «Vriruch» entres autres récits populaires. La narratrice s’est produite devant un parterre qui l’écoutait presque solennellement grâce au don de la narration développé par cette grande actrice. Cette activité a été abritée par la grande salle d’Akham Tadert ou la maison du village et a drainé une immense foule.

Oulaid Soualah

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