Le quartier populaire de l’Ecotec, situé en plein cœur du chef-lieu de la wilaya de Bouira, s’enfonce de plus en plus dans la spirale infernale de l’insalubrité et de l’insécurité. En effet, ce quartier, qui semble être délaissé et abandonné par les pouvoirs publics, se dégrade de jour en jour, et semble être voué à une léthargie chronique. Les habitants de ce quartier ne savent plus à quel saint se vouer, ils se sentent désabusés et marginalisés, comme en témoignera un résident : «Ce quartier est livré à lui-même ! Insalubrité et délabrement sont les maîtres mots de l’Ecotec, c’est regrettable !». Effectivement, de bout en bout de ce quartier, les immondices jonchant le sol, la chaussée détériorée et la route cabossée, font partie du paysage… Le marché de fruits et légumes est une véritable décharge à ciel ouvert. Les ordures côtoient les étals de marchandises ; mouches et moustiques font tout autant leurs ‘’emplettes’’ que les citoyens, le tout, dans l’indifférence générale. «C’est inacceptable ! Un quartier qui se trouve à deux pas de la wilaya, sombre ainsi dans l’insalubrité la plus totale, c’est franchement incompréhensible», lancera Samira, une citoyenne, excédée par ce qui l’entoure. Fait peu banal et qui interpelle à plus d’un titre, c’est un édifice étatique qui n’abrite pas moins que la pouponnière ! Une pouponnière qui abrite des nourrissons et des enfants en bas âge. Ces derniers, placés en cet endroit sur instruction judiciaire pour justement préserver leur santé se retrouvent à la merci des moustiques qui eux ne font aucune différence entre pouponnière et bennes à ordures mitoyennes. Un peu plus loin, c’est la grande mosquée de l’Ecotec, ce lieu sacré pour chaque citoyen est encerclé par toutes sortes de déchets, au grand dam des habitants, l’un d’entre eux soulignera : «On s’est maintes fois organisé pour nettoyer les alentours de ce lieu de culte, on a demandé à la commune de mettre à notre disposition un camion à ordures, afin de rendre un semblant de propreté à ce lieu, mais en vain !». Et d’ajouter : «Cependant, les services communaux ne sont pas les seuls responsables de cette situation. Les résidents doivent prendre conscience que si leur quartier est aussi mal famé c’est aussi le résultat d’un manque de civisme de leur part, il faut être juste et honnête avec soi-même». Autre point noir de ce quartier, l’insécurité qui y règne. Il ne passe pas un jour sans qu’une agression ne soit signalée, d’ailleurs, les services de sécurité ne sont pas présents en masse aux abords de ce quartier. Aïssa, un commerçant du coin, expliquera à ce sujet : « Ce quartier est déserté par les services d’ordres, et de ce fait, c’est le refuge idéal pour tous les petits malfrats des quartiers alentours. Ils sont partout, ils guettent les moindres faits et gestes des passants, et attendent le moment propice pour commettre leurs forfaits». Aux abords du musée du moudjahid, un fait peu anodin attire l’attention : Une bande de jeunes à l’allure qui n’aspire pas grande confiance s’adonnent à des pratiques perverses en plein jour ! Un jeune étudiant interrogé sur ces pratiques, s’exclamera : «Ce sont des fous, des malades mentaux ! Ce coin est devenu un endroit de débauche et de pratiques innommables, un petit conseil, ne les approchez pas, ils sont dangereux». Et de poursuivre : «Notre quartier malheureusement, mérite bien son surnom de ‘’ Kandahar’’, j’en suis consterné». A travers cette immersion dans ce quartier populaire de Bouira, un constat plus qu’éloquent vient à l’esprit : L’Ecotec, n’en a pas encore fini avec l’étiquette de ‘’quartier sensible’’.
Ramdane B.