Le cinquantenaire de chansons de Lounis Aït Menguellet

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Le meneur n’est jamais vaincu à moins qu’il ait conduit son monde vers l’impasse. À moins qu’il ait, à travers plusieurs subterfuges, composé la portée de ses déboires et de ses déchéances. Et va pour un futur incertain, plein à ras bord de choses saugrenues, et inondé de tout venant. Il nous arrive souvent de se perdre en conjectures sans jamais retrouver le mot juste, l’expression idoine, sans jamais comprendre ne serait-ce qu’un iota de ce que nous devons saisir et laisser tomber. Il arrive que l’université vienne à la rescousse de tout le monde, comme c’est le cas aujourd’hui pour Ait Menguellet Lounis. Il va sans dire qu’il a le mérite, en tant que poète inspiré et de haut vol ainsi que chanteur épuisé par les exigences de son public. Il n’est pas d’artiste qui ne cède aux désidératas de ses fans, mais sans faillir sur ce qu’il est face à ce qu’il croit. «La faculté des Lettres et Langues, Département de Langue et Culture Amazighes organise un colloque international : Lounis Ait Menguellet : 50 ans de création. Regards croisés sur un capital d’une œuvre linguistique, littéraire et culturelle.» Il arrive que cette auguste institution adapte la vision de tout le monde «amazighophone» au texte du poète et cela représentera aux yeux du public un apprentissage de loin le plus sérieux et le plus profitable de l’œuvre de Lounis. Nous pouvons classer l’œuvre en trois périodes distinctes par le fond et la forme. Le première est la maturation, la seconde est l’élaboration, c’est-à-dire le texte est plus soutenu, la musique, quoique austère, est adaptée au texte fort et recherché et enfin la troisième, peut se comprendre légataire avec l’apport musicalement parlant de son fils Djaffer Ait Menguelet. Là la musique devient plus importante, le verbe plus percutant et le chanteur plus en rapport avec son âge. C’est le cinquantenaire de chansons en évolution incessante de Lounis. Il arrive que nous posons des questions sur les paroles de poète chanteur d’exception : qui vise-t-il, qui chante-t-il, qu’insinue-t-il ? Questions inutiles parce que tout simplement l’œuvre est limpide et clair comme l’eau des sources de sa Kabylie natale. Donc elles s’exonèrent de ses items mal venus et superfétatoires.

S. Ait Hamouda

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