Le raccordement de la rocade Sud de Tizi Ouzou à la RN 12 bute toujours sur le bidonville de Tazmalt El Kaf, le problème qui dure depuis le lancement des travaux, serait pris en charge par les services de la daïra dont vous êtes le premier responsable. Tout d’abord, si vous voulez bien nous éclairer davantage sur ce souci… Effectivement le problème s’est posé pour le relogement d’un certain nombre de familles qui ont construit sur le tracé des bretelles de l’échangeur au niveau de Tazmalt El Kaf. Elles sont au nombre de 30. Mais dans ce chiffre on a pris en considération même les enfants mariés. Donc si vous voulez, on a allié l’utile à l’agréable. Puisqu’il est question de reloger des familles, autant les prendre en charge de la manière la plus complète possible. Le chiffre global recensé est donc de 30 familles qui, à vrai dire, logent maintenant dans les 16 bâtisses qui gênent. Le problème est bien pris en charge et maintenant je peux même dire qu’il est à moitié solutionné puisque tout est presque fin prêt pour lancer la construction de ces 30 logements dont on a besoin en priorité.
Avez-vous déjà retenu le site pour l’implantation de ces logements ?On a retenu deux sites, à savoir un à Tala-Athmane, au plus bas de la cité sociale, et un autre à Tazmalt du côté de l’école primaire. En évoquant celui de Tala-Athmane, auparavant il y a eu des gens qui ont revendiqué la propriété du terrain choisi, d’ailleurs c’est par rapport à cela qu’il y’a eu du retard. Il a fallu faire une enquête foncière. On a dû engager un expert foncier qui a fait une enquête précise et récupéré les documents du cadastre d’Alger pour confirmer à 100% la propriété communale du site. Car les planches cadastre au niveau de Tizi Ouzou n’existent pas. Maintenant que la propriété communale du terrain est établie, l’expert devrait en principe nous remettre l’étude du projet ces jours-ci.ça ne devrait pas prendre beaucoup de temps puisque celle-ci était déjà entamée bien avant. On n’aura donc plus qu’à l’adapter aux limites du terrain communal tel que ressorti dans les documents qu’on a reçus pour engager le permis de construire et entamer incessamment les travaux.Donc les choses risquent encore de traîner pour la finalisation de la rocade…ça sera une question de mois. Le promoteur est déjà désigné, il s’agit de l’OPGI, et la nature des habitations sera des petits F3 à R+0. Et puisque le projet sera pris en charge par un promoteur qui a une grande expérience dans le domaine, on ne devrait pas dépasser l’échéance de six mois. La rocade est, cela dit, heureusement fonctionnelle, il ne manque que ces bretelles et je ne pense pas qu’on est face à une contrainte majeure.
Vous confirmez qu’il est question d’indus occupants à reloger ?Tout à fait. On est face à un cas de bidonville et vous pensez bien que l’Etat ne puisse autoriser ce genre d’habitations. Maintenant pour leurs origines ce n’est pas un problème, et c’est là un sujet dans lequel je ne veux pas rentrer et il ne m’intéresse pas. Pour moi, il s’agit d’Algériens sur lesquels on a enquêté s’ils n’avaient pas de biens ailleurs, et du moment où il s’est avéré que ce n’est pas le cas c’est la même logique qui prévaut à travers tout le territoire algérien qui devait être respectée. Ce qui nous intéresse dans ces cas-là, c’est uniquement le critère de la situation sociale des familles.
Mais à part ce souci plus qu’urgent, vous conviendrez que la viabilisation de la rocade reste une urgence tout autant pressante pour rentabiliser comme il se doit ce tronçon. Qu’en est-il des projets d’accompagnement à cette œuvre ?J’espère bien que ce qui doit suivre comme l’éclairage par exemple ne tardera pas à l’être. Il y aussi beaucoup d’aménagements qui doivent accompagner ce qui est déjà fait, je dirais que c’est là une évidence même.
Il se trouve que la question de qui prendrait en charge l’éclairage de cette autoroute, pour n’évoquer que ce point, reste posée dans sa totalité. Serait-il à l’APC de le faire puisqu’on est quasiment en territoire urbain ?Certainement que ça ne sera pas à la commune de le faire. Cette dernière, comme tout le monde le sait, a un budget déficitaire et elle est en train de se débattre dans une situation inextricable. A partir de là, ce projet d’éclairage ne peut être financé que sur le budget sectoriel. Et je pense que la direction des travaux publics soit sensibilisée par rapport à ce problème qui devrait trouver une solution surtout qu’il soit urgent de remédier à l’insécurité qui règne, et atténuer la situation dans laquelle s’est déjà retrouvé le tronçon avec toutes ces bouteilles qui jalonnent les accotements de la route. C’est quand même malheureux, il y a donc une nécessité d’abord d’éclairer et puis de sécuriser. On ne réalise tout de même pas des ouvrages comme ça pour les livrer à des voyous de la pire espèce. Bien au contraire, on est devant un important ouvrage à mener à terme et à préserver. Il a même complètement changé le paysage de la région. C’est un grand acquis. Avec les trémies et ce grand pont réalisé, ce sont des équipements structurants qui ont été mis en place dans la localité ces dernières années, et je crois que le souci devrait être celui de tous pour aller au bout de toutes les finitions restantes. Le revêtement de toute la voirie urbaine de Tizi Ouzou devient nécessaire pour accompagner comme il se doit ces ouvrages pour leur permettre de jouer comme il se doit leur rôle de fluidifier la circulation. Pour revenir à la rocade, si personne ne peut l’emprunter au-delà de 18h c’est qu’il y a un problème à solutionner.
Vous évoquez la sécurité. Ne pensez-vous pas à l’implantation éventuelle d’au moins un poste de police sur le tronçon, sachant que l’éclairage ne peut à lui seul garantir la sécurité des usagers ?Effectivement, il faut réfléchir sérieusement à l’implantation de quelque chose de ce genre dans cette zone là. C’est une évidence car on ne peut pas laisser les choses en l’état actuel d’autant plus qu’il y a des équipements appelés à être mis en service dans le futur sur cet axe. Et là je pense à la gare ferroviaire, une gare routière, et puis il y a ce chemin de fer en allant sur Oued Aissi qui longera la route. C’est vrai que pour le moment on est en plein chantier puisqu’il y’a aussi les travaux en cours pour le transfert de l’eau du barrage de Taksabt mais il faut dès maintenant penser de manière rationnelle à toutes ces choses-là. Je comprends l’impatience des gens, mais qu’ils soient rassurés ce sont des détails qui seront pris en charge en temps voulu. Cela dit, le gros du travail est fait et cela devrait les réjouir.
On croit savoir que les terres adjacentes de part et d’autre de la route sont de statut privé dans leur majorité. Cela ne risque-t-il pas d’handicaper d’éventuelles initiatives pour une meilleure viabilisation du tronçon ?Je ne pense pas qu’un problème de ce genre puisse survenir puisqu’il y a un périmètre de servitude de 50 mètres de part et d’autre de la route. Les gens ont été expropriés et indemnisés officiellement et l’Etat est à l’aise sur ce périmètre de servitude. Peut-être que les gens ne le savent pas, mais l’Etat peut intervenir et faire tout ce qu’il y a lieu de faire sur ce périmètre.C’est clair que les constructions ne sont pas tolérées à bord d’une rocade, tout comme certaines activités commerciales. Ce sont des évidences. A ce niveau, il faut répondre aux exigences d’un cahier des charges.
Entretien réalisé parDjaffar Chilab.
