Incivisme galopant

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Chassez le naturel, il revient au galop, disait l’adage. Cet adage s’applique à la localité de Raffour qui voit son environnement se dégrader affreusement. Cette coquette ville fait la fierté de la région sur le plan esthétique, commercial et même touristique. Raffour s’est fait cette réputation grâce à l’accueil chaleureux de ses habitants, leur savoir-faire notamment en matière d’accueil, de propreté et de la qualité des produits commercialisés particulièrement ceux alimentaires, la présentation des magasins, dont les devantures étincelantes de propreté sont agréablement décorées par de luxueuses vitrines des deux côtés et tout au long du boulevard central. Un boulevard qui est en fait un tronçon de quelque 800 mètres de la RN15 reliant M’Cheallah à Bejaia. Malheureusement cette petite ville de Raffour qui abrite une population de 13.000 âmes est encerclée par les déchets. Il faut préciser que Raffour est entourée de terrains vagues relevant du secteur domanial, des espaces inclus jadis dans les légendaires fermes coloniales d’Oughazi mais abandonnés. Ces terrains sont hélas transformés en dépotoirs sauvages. Des terrains où sont déversés quotidiennement et par chargements entiers toutes sortes d’ordures et détritus tant ménagers que ceux provenant des commerces telles que les divers types d’emballages perdus. À ceci s’ajoutent des déblais provenant des fouilles de nouvelles constructions y compris celles étatiques. Il faut dire que la responsabilité de cette catastrophique situation est partagée par tout le monde tant par les citoyens qui usent d’un incroyable incivisme que les autorités qui ferment les yeux et laissent faire. La seule réaction des pouvoirs publics est celle des opérations sporadiques d’enlèvements de ces répugnants monticules de saletés à perte de vue, menées sous forme de volontariats. Il convient de souligner dans la foulée que trois points noirs sont localisés autour de Raffour. Le premier rempli d’ordures provenant des résidents de cette ville est situé en périphérie ouest de la ville. Ce point noir est un terrain vague mitoyen du lycée et du nouveau CEM. Le site en question est aussi constitué de déblais évacués à partir du projet des 150 logements implantés en face des deux établissements scolaires. Le deuxième point noir est celui situé à la sortie est en bordure du ruisseau Assif Iwakuren, à proximité du pont de la RN15 qui enjambe ce cour d’eau. Les amoncellements et alignements infinis de divers types d’ordures et détritus est l’œuvre de citoyens et commerçants venant hors agglomération. Le site est constamment inondé de déchets car il est accessible tant à partir de la RN15 que par le chemin communal qui relie la ville de M’Chedallah à cette RN15 via Zouzamen. Pour rappel, ces endroits ont fait l’objet de plusieurs opérations de nettoyage dont les dernières remontent à la fin du trimestre de l’année écoulée. Malheureusement, les déversements reprennent de plus belle, et ce, en l’absence d’un moyen de protection des lieux, ne serait-ce qu’une surveillance pour localiser les pollueurs et déclencher des procédures dissuasives et répressives à l’encontre de ces contrevenants sans foi ni loi. Le troisième point noir est celui situé en périphérie nord de la même ville à proximité du quartier des 120 logements. Ce site est aussi un terrain domanial constitué d’oliveraies. Le site prend à l’heure actuelle les formes d’une effroyable décharge sauvage dont les déchets sont composés d’ordures ménagères, d’éparses tas d’emballages tant en aluminium qu’en verre de boissons alcoolisées mais aussi des incontournables déblais. Des citoyens riverains de cet endroit affirment que c’est un véritable marché d’alcool et de drogue qui attire chaque soir des délinquants de tous bords qui arrivent des quatre coins de la région. Non seulement ces lieux sont pollués mais il y règne aussi l’insécurité.

O. S.

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