La voie et la voix d’un scrutin salvateur

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L’illusion sert parfois à donner de la voix aux sans voie et sans voix. D’abord, les sans voie et sans voix sont dans le dénuement complet et radical. Ils mettent les bouchées doubles pour tromper la faim et ce faisant ne peut sentir leur frugalité insatiable et la dispersion de leur voix. Ils sont préparés pour. Ils sont élevés pour. Ne sachant où donner de la tête, ni du corps, ni de l’intellect, ils s’en vont tâtonnant, à travers les dédalles des sentiers escarpés, tombant, se relevant, vers ce paradis, cet eldorado tant promis et jamais exaucé. Il va de soi que l’intérêt de tout cela est dans la surenchère du meilleur votant. Et puis que je vote ou m’abstienne où est le problème ? Assurément nulle part, il se trouve peut-être dans la définition du paraître, de l’être et de la nature de l’homme. Il restera néanmoins la vérité dans toute sa nudité et cette vérité sera pour Monsieur tout le monde, la structure déstructurée d’une voix. Que l’on ne se méprenne pas, outre mesure, de la filiation qu’il y a entre la voie et la voix. Elles ont toutes des choses en commun, nonobstant leurs orthographes. Le scrutin, combien parfait, transparent et honnête, il connaît à son issue des palabres, des hausses de voix désaccordées, des polémiques doutant de la bonne foi de l’administration. Mais, cela écrit, il ne sert à rien de se pourvoir en justice, ni de prendre des témoins, le constat est net et sans appel. Tu as la voix que tu mérites et tu as à la comptabiliser comme telle. Il sera plus judicieux de prendre ses devants avant l’échéance qui prononcera ta déchéance. Si tu es suffisamment sagace et assez intelligent pour prendre au mot tes électeurs avant qu’ils ne te prennent à ton mot de trop, à tes promesses de monts et merveilles, que tu ne pourras point tenir, que tu es incapable de réaliser. Reste l’important, l’essentiel, le fondamental pour que tu sois l’élu de ceux qui t’ont mis à cette place pour que tu les défendes, que tu préserves leurs intérêts. Tout le reste n’est que mauvaises littératures…

S. A. H.

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