La problématique de la pénurie d’eau potable dans la localité de Chemini revient souvent au-devant de la scène au grand dam des villageois. Les premiers responsables de la commune semblent éprouver toutes les peines du monde à trouver une solution idoine à cet éternel problème. La pénurie d’eau que connaît, depuis plusieurs années, la population de la commune de Chemini, à une soixantaine de kilomètres au nord-est du chef-lieu de la wilaya de Bgayet, s’est aggravée cette année, au point de s’installer dans la durée, même en hiver. Comme nous l’avons rapporté dans nos éditions précédentes, les Cheminois souffrent d’une pénurie d’eau sans commune mesure. Aujourd’hui, cette crise persiste encore davantage. Ce calvaire qui dure depuis plusieurs années ne cesse de provoquer le courroux des citoyens. Certains d’entre eux affirment qu’ils ne savent plus à qui s’adresser afin de mettre un terme à ce problème. Les habitants de cette région confinée au fin fond de la montagne de l’Akfadou se posent des questions sur les causes réelles de cette marginalisation surtout quand on sait que la région se situe au piémont d’une montagne qui regorge de ressources en eau intarissables, en sus, le grand réservoir hydrique, Tichy Haf semble bouder cette région qui attend l’arrivée de son eau comme un Messie. Au moment où d’autres localités connaissent une amélioration en matière d’alimentation en eau potable, les habitants de la commune de Chemini renouent souvent avec les camions-citernes et les jerricanes pour s’en approvisionner. En effet, l’eau revient souvent au-devant des préoccupations de la population de cette région caractérisée par une situation d’anarchie depuis des années. Selon des habitants de cette commune, cette situation est due à la mauvaise gestion du dossier afférent à l’AEP. Selon des initiés à ce problème, le salut de la population passe inéluctablement par l’alimentation de cette ville en eau potable à partir du barrage de Tichy Haf, dont les travaux de raccordements des foyers de la commune de Chemini audit barrage peinent à avancer. Or, à ce jour, on attend encore la mise en place des infrastructures liées à la réalisation de ce projet, ce qui renvoie à plus tard le règlement de ce problème qui perdure depuis de longues années. D’ici là des villages entiers ainsi que d’autres groupements d’habitations parmi les plus touchés par cette crise, demeurent confrontés aux sempiternelles ruptures dans la distribution d’eau, notamment en été où le précieux liquide devient une denrée rare. Le plus chanceux de ces bourgades reçoit de l’eau une fois par semaine, sinon, c’est une coupure prolongée qui s’étale sur plusieurs semaines», s’indigne un habitant. Et d’ajouter : «Très souvent, on manque d’eau même pour la toilette intime, espérer prendre une douche deux fois par semaine, relève du luxe pour nous.»
Bachir Djaider