Le chanteur Ali Dermouche nous a quittés le 22 janvier 2016, à 60 ans, après une longue maladie. N’ayant pas enregistré d’album, il s’était surtout fait connaître à travers les fêtes familiales qu’il animait dans son village natal Ath Itchir (Tizi-Gheniff) et dans toute la région. Son ami Youcef Shiff nous a confié : «Les dernières années de sa vie, il avait complètement déserté la scène artistique. Sa disparition fut soudaine et douloureuse. Mais avant de mourir, il nous avait confié des chansons que nous avons soigneusement gardées. Puis, avec l’accord de sa famille, nous avons décidé de le ressusciter en éditant cet album à titre posthume». Son autre ami, Chabane Garoui, nous racontera, la gorge nouée : «Dès qu’il se sentait un peu fatigué, je l’encourageais à reprendre le dessus. Je l’ai même taquiné à plusieurs reprises en lui disant qu’il n’était malade. Je ne savais qu’il souffrait intérieurement». Son cousin maternel, Ahmed Aliouane, nous confiera quant à lui : «C’était pour moi plus qu’un oncle, un frère. Dda Ali était un grand humaniste. Puisse Dieu à l’accueillir dans Son vaste Paradis». Le 18 mars prochain, c’est donc le premier album de l’artiste défunt que le public pourra acheter, alors qu’un hommage lui sera rendu à Tizi-Gheniff. «Annarez wala aneknu» est composé de 8 chansons, dont une reprise hommage à Slimane Azem «Afrux ifireles» qu’il avait réadaptée. «Bghigh Ad thili yidi», «Ifassen n wemchum», «Ulaygher ad am d aslegh», «Ameslub», «Zik Ur Yelli Am tura», sont les autres titres de cet album. Ce sont des textes tendres servis par de belles mélodies. Soulignons que l’association culturelle Tidukla Tadelsant Tamughli ghar zdat n’Tizi-Ghenif, présidée par un chanteur, a contribué à faire revivre la voix de Dda Ali.
Amar Ouramdane