«On est dans la régionalisation et non dans le régionalisme»

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Le nouveau-né de la scène politique kabyle, en l’occurrence le Rassemblement pour la Kabylie (RPK), a tenu, hier, une réunion de la direction de son bureau exécutif élargi, au siège de la fondation Matoub Lounes, à Arous (Béni Douala). Parmi les décisions prises lors dudit rassemblement l’on citera, notamment, l’approbation du plan d’action en vue de la préparation des assisses du mouvement, la désignation du coordinateur Hamou Boumedienne en qualité de porte-parole officiel du RPK et l’adoption de la déclaration d’existence politique, dont nous tenons une copie. «L’émergence de cette nouvelle organisation politique a suscité un intérêt pour certains, des interrogations pour d’autres, et, malheureusement, des attaques d’une rare violence du premier représentant du MAK-ANAVAD», lit-on dans la déclaration. «Aujourd’hui, nous sommes là pour conforter les premiers et répondre aux questions légitimes que se posent les seconds. Pour les attaques, nous avons considéré que ce n’est ni le lieu, ni le moment de répondre, du fait que les enjeux auxquels doit faire face la Kabylie sont d’une telle importance et complexité que notre comportement doit toujours être guidé par une démarche de rassemblement et par la mesure de nos responsabilités vis-à-vis de nos concitoyens. Des concitoyens qui nous commandent de ne pas tomber dans une guéguerre intra-kabyle, dont seul le pouvoir en tirera bénéfice» indique-t-on. En outre, le RPK a expliqué sa démarche politique et l’historique de sa création : «La création du RPK est le résultat de la maturation d’un projet en gestation depuis la publication du Manifeste pour la reconnaissance constitutionnelle d’un statut politique particulier de la Kabylie, soit le 7 décembre 2014», précise-t-on. Et pour resituer l’histoire dans son détail, le sujet a été évoqué la première fois en marge du séminaire de Taqerbuzt, tenu en avril 2011, sous le thème ‘’la Kabylie en débat’’, ajoutent-on. S’agissant des acteurs de ce mouvement, il a été spécifié dans ladite déclaration que «le RPK compte parmi ses fondateurs les précurseurs de la pensée autonomiste des années 90, les fondateurs du premier mouvement autonomiste kabyle, à savoir le MKL, des fondateurs du MAK, des personnalités connues du Printemps berbère de 80, des blessés par balles du Printemps noir de 2001, et enfin ceux qui ont bravé les menaces du terrorisme islamiste dans les années 90». Pour ce qui est de sa position politique et sa ligne conductrice, le RPK se définit comme étant un mouvement «pacifiste et démocratique» qui s’inscrit dans une logique «autonomiste» et «défendra l’intérêt majeur de la Kabylie» : «Le RPK se veut un mouvement rassembleur qui ne ménagera aucun effort, pour regrouper toutes les sensibilités autour des intérêts partagés de la Kabylie. Le RPK est un mouvement autonomiste qui s’inscrit dans la régionalisation et non pas dans le régionalisme, Il est respectueux de toutes les autres communautés de l’Algérie», soutient-on. Et de revendiquer : «Une Kabylie autonome dans une Algérie plurielle et démocratique».

Kamela Haddoum

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