Comme mentionné dans leur liste de revendications soumises aux autorités locales la semaine dernière, les habitants du village d’Ait Hichem, dans la commune d’Ait Yahia, ont mis à exécution leur menace de fermer la décharge communale. «Une décision sage et réfléchie dans l’intérêt de la commune», disent-ils. Après une réunion tenue la veille à Thajmaath, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées samedi dernier, de bonne heure, devant le dépotoir situé sur la route menant vers Mekla pour l’accomplissement de la tâche que l’assemblée générale leur avait confiée. Nous les avons rencontrés à l’heure du déjeuner servi dans un fourgon, lors de notre passage sur les lieux. Plusieurs maçons s’activaient à terminer la construction d’un mur en parpaings, devant interdire tout accès au dépotoir. Aux citoyens de passage, les responsables expliquent les raisons de leur action que Si Nour, l’un d’eux, détaille. Il prend la peine de rappeler que les lieux appartenaient à l’origine à un citoyen du village d’Ait Hichem qui en avait fait don à la communauté pour servir de réceptacle de déchets ménagers. «On a supporté depuis vingt cinq ans le fait que tous les villages d’Ait Yahia y jettent leurs ordures. Maintenant, les lieux sont devenus une décharge intercommunale qui reçoit les déchets de trois autres communes limitrophes, Souamaa, Ath Khelili et Michelet, suite à la fermeture de la décharge d’Ait Sidi Ahmed», tient à préciser un jeune villageois qui «avertit quiconque oserait braver cette interdiction». Pince sans rire, un jeune homme note que «certains villages participent au concours du village le plus propre en se débarrassant de leurs ordures devant nos portes». Un responsable énumère les nuisances générées par cette décharge. «Outre les fumées toxiques et les odeurs nauséabondes qui envahissent nos demeures et le lycée situé à une centaine de mètres en amont, une infinité de sachets en plastique de toutes couleurs, transportés par le vent, défigurent le paysage.» Comme cette fermeture est intervenue durant un jour férié, les autorités ne se sont pas déplacées sur les lieux pour discuter avec les protestataires qui semblent, de toute manière, peu enclins à revenir sur leur décision. Notons que la décharge communale d’Ain El Hammam est fermée depuis plusieurs mois par les habitants d’Ait Sidi Ahmed et d’Aguemoun Izem, deux villages riverains. Depuis, la commune est obligée de quémander un lieu de dépôt des ordures ménagères en attendant qu’une solution durable soit trouvée à ce problème. Voici donc un problème dont l’APC d’Ait Yahia se serait volontiers passée.
A.O.T.