Par S. Ait Hamouda
Lorsqu’on demeure perplexe, ne sachant quoi faire, nous nous laissons aller à des digressions de plus en plus farfelues. Nous nous oublions dans les tergiversations et les sarcasmes pour qu’à la fin nous nous apercevons que «plus rien ne va plus, les jeux sont faits !» Mais les meneurs de jeu sont dans la perspective de jolis dribles qui ne pourront honorer que les dingues, à ceci près, de laisser, dans notre course le résultat de notre décrépitude. Il arrive que nous subissions l’accablement des températures et des climats sibériens dans nos tréfonds, sans réagir. Comment réagirions-nous puisque ce qui nous agite est dans nos sens et notre orgueil mal placé. Ce qui nous angoisse est en nous. Et va pour notre fierté, à bomber le torse, sans raison et sans discernement logique et littéralement désabusée. Nous nous réapproprions notre viatique ad vitam aeternam, pour qu’au bout de toutes les misères, nous nous rendions compte que l’absolution n’est possible que pour les prêchi prêcha et tant pis pour les demeurés que nous sommes. Sans une vigilance de tous les instants, sans le fusil au pied, nous serons surpris par tout ce qui se trame dans l’inconscient collectif, d’écoles sans filles, d’établissements publics sans femmes et dans une société où la moitié, ou plus, est phallocratique. Ils ont commencé par organiser à la Bibliothèque Nationale, une rencontre de la crème de l’intégrisme, une rencontre contre la mixité dans nos écoles et dans les lieux publics et demain ils vont sûrement interdire aux transports en commun d’observer la mixité. De plus, si nous les laissons faire, ils seront capables de transformer le pays en antre de la phallocratie radicale. Du reste, ils ont visiblement le vent en poupe, à les voir tancer les humbles que nous sommes, dans leurs sermons. Ils vivent leur haine des femmes sans retenue et ils s’en servent comme étendard déployé au-clair. Il restera, malgré nous, malgré eux, qu’une issue pour s’en sortir, être à l’image de notre Algérie pointée comme un poing au soleil de la liberté, et la liberté est inconcevable sans la mixité.
S. A. H.