Il y avait du beau monde le week-end dernier au marché hebdomadaire à bestiaux de Tazmalt. Les vendeurs et acheteurs se bousculaient toutefois dans une ambiance bon enfant. C’est à croire qu’on était à la veille de la fête de l'Aïd el Adha.
En effet, c’est à pareille occasion que les citoyens affluent en grand nombre vers ce marché hebdomadaire pour s’enquérir des prix du mouton à sacrifier ou à acheter ! Mais voilà jeudi passé ce n’était pas la veille de l’Aïd el Adha pour la simple raison que cette fête est encore loin. Néanmoins, ce sont les prix affichés des différents cheptels qui donnaient cette impression. « À voir les prix proposés par les vendeurs du bétail, on se croirait à la veille de l’Aïd! » ironisait un père de famille rencontré sur les lieux. Durant la tenue de ce marché, il était difficile de se frayer un passage parmi les hommes et les bêtes tellement il y avait du monde. Des centaines de bêtes étaient parquées là pour la vente. Les transactions allaient bon train entre les marchands et les clients. Ces derniers prenaient acte de la cherté des prix proposés ce jour-là. À en juger : un agneau de seulement 2 mois était proposé à partir de 23 000 dinars ! Un mouton se négocie à partir de 30 000 DA. Les prix peuvent cependant dépasser largement les 40 000 DA pour un mouton bien « gras »! Pour leur part, les brebis se sont considérablement renchéries avec des tarifs renversants. Elles sont vendues à pas moins de 40 000 DA. Ce prix peut être revu à la hausse quand la brebis se fait accompagner par ses petits. Pour les caprins, une chèvre moyenne est cédée à partir de 40 000 DA ! C’est dire que les prix des bêtes au marché à bestiaux se sont emballés d’ores et déjà et ce à 6 mois de la fête sacrificielle. C’est ce qui fera dire à un citoyen présent sur les lieux: » Nous sommes encore loin de l’Aïd el Adha et les prix du mouton crachent déjà le feu! Je ne sais pas comment sera la situation à la veille de l’Aïd? » s’interrogeait à juste titre notre interlocuteur. Apparemment, la demande en cheptels s’est considérablement accrue ces derniers temps, ce qui expliquerait toute cette flambée entretenue sciemment après la fête de l’Aïd par des intermédiaires qui en font un commerce juteux. L’intérêt que portent ces derniers temps les ménages à l’élevage est aussi un paramètre à prendre en considération dans l’animation hors occasionnelle du souk du bétail. Par ailleurs, l’aliment des ruminants a enregistré paradoxalement une chute de ses prix au grand bonheur des éleveurs. La baisse de la demande sur ce produit à la faveur de la disponibilité des pâturages a contraint les vendeurs du foin à jeter du lest en proposant des prix concurrentiels aux éleveurs de la région. Ainsi, la botte du foin, qui caracolait il y a quelques mois entre 950 et 1050 DA l’unité est redescendue ces jours-ci jusqu’à 700 DA la botte. La paille a connu, également, la même baisse des prix en passant de la fourchette de 550-650 à 350-400 dinars la botte.
Syphax Y.

