Tassaft Ouguemoun était au rendez-vous, hier, avec l’Histoire pour la commémoration du 58e anniversaire de la mort du colonel Amirouche. La cérémonie s’est déroulée dans «la dignité et la simplicité», selon le porte-parole de la fondation Amirouche, organisatrice de l’événement. Une foule nombreuse était présente à Tassaft, entre autres les autorités locales, ses anciens compagnons de combat, des associations, des comités de villages, des citoyens dont des jeunes amoureux de l’Histoire, et des anciens joueurs de la JSK. Au menu de cette journée commémorative, la levée des couleurs, le dépôt d’une gerbe de fleurs et des prises de paroles et témoignages. Un vibrant hommage lui a été rendu par Dr Ameur, porte-parole de la fondation Amirouche, qui a retracé le parcours du chahid : «Il était orphelin et a vécu dans la misère. À 14 ans, il a commencé à travailler. Il était déjà militant du mouvement national. Au début des années 50, il a été traqué par la police de Ghilizane à Alger. Il a rejoint la révolution dès la première heure (…) Krim Belkacem avait pris attache avec lui et il lui a confié la vallée de la Soummam qu’il a organisée en quelques mois. Il est devenu colonel responsable de la wilaya III historique. Il était une légende», dira-t-il en regrettant la manière avec laquelle sa dépouille a été traitée par la suite à l’indépendance : «La France l’a tué et caché, Boumediene la déterré et caché aussi et a privé toute sa famille et son peuple de lui», ajoutera-t-il. Aït Ahmed Ouali, dit Si Ouali, représentant de l’ONM et ex-officier de l’ALN, présent à l’hommage, a regretté que l’hommage au héro de la guerre de l’indépendance ne soit pas de dimension nationale : «L’hommage d’aujourd’hui (hier ndlr), n’est pas de l’ampleur et de la grandeur du héro malgré la foule présente. On aurait aimé des colloques à travers tout le pays pour le commémorer et faire voir la dimension de l’homme politique, militaire et stratégique», soulignera Si Ouali. Et de poursuivre : «Je l’ai croisé une seule fois et ça m’a marqué à jamais. C’était pendant la guerre à l’occasion du grand rassemblement des officiers et sous-officiers de la wilaya III, à Zekri. J’étais en compagnie de Si Idir. Lorsqu’il nous a vu arriver au rassemblement, il a rigolé et ironisé : ‘les gens de Fort National sont arrivés, préparer le repas et les tables’. J’étais très ému de le voir. Il était jeune avec une très grande énergie incroyable ! Très éloquent dans son discours, il m’a vraiment impressionné (…)». Le colonel Amirouche Aït Hammouda, surnommé le «loup de l’Akfadou», est né un certain 31 octobre 1926 et est décédé le 29 mars à Bou-Saâda. Il était un symbole, une des légendes de la guerre de l’indépendance qui a marqué sa génération et toutes celles qui sont venues par son héroïsme que lui témoigne même l’ennemi.
K. H.