Comment colmater la fracture ?

Partager

La salle de spectacles de la maison de jeunes Mohammed Issiakhem de la ville de Bouira a abrité, hier matin, une rencontre des militants du parti FLN de la wilaya.

Cette rencontre, à laquelle ont pris part des cadres locaux, des élus mais aussi des candidats aux prochaines législatives, s’inscrit dans le cadre des préparatifs pour le lancement de la campagne électorale officielle qui débutera le 9 avril prochain. D’emblée, le directeur de la campagne et actuel P/APW, M. Saâdali Brahim, a tenu à tracer les grandes lignes de la campagne que devra adopter le FLN dans la wilaya de Bouira. Pour l’intervenant, les militants et les militantes du FLN devront accentuer le travail de proximité avant même le début officiel de la campagne électorale. «Nous devons doter de permanences électorales toutes les communes de la wilaya où nos militants devront recevoir les citoyens et leurs expliquer notre programme et nos engagements. Dans les grandes daïras, nous devons avoir plus de deux permanences. Les militants doivent, à partir d’aujourd’hui, se lancer dans un travail de proximité, non seulement pour que les citoyens optent pour notre liste mais aussi pour une participation massive aux élections législatives», a-t-il déclaré. M. Saâdali a également salué le choix des listes fait par la direction de leur parti, en avançant que : «Tous les candidats de Bouira sont des militants de base et de longue date. Cette liste est largement appréciée par la base militante de Bouira qui s’est déjà mobilisée autour de nos camarades». L’intervenant n’a pas caché l’objectif de son parti à l’échelle de la wilaya de Bouira, en affirmant que le FLN tentera de rafler la majorité absolue lors du prochain rendez-vous électoral. «Grâce à la mobilisation et à la détermination de nos militants, l’objectif tracé désormais est de rafler la majorité absolue de sièges à l’APN et nous n’allons pas nous contenter de trois ou quatre sièges», a-t-il ajouté. Sans les citer, le P/APW de Bouira a également parlé du mécontentement de certains militants et cadres de son parti à l’échelle locale suite à l’annonce de la liste officielle. L’intervenant a, en effet, plaidé pour une mobilisation générale derrière le parti en expliquant la notion d’alternance. «Nos listes doivent changer à chaque occasion, et ce, afin de laisser la chance aux militants de base. Nous devons travailler dans la cohérence et le respect des statuts du parti et après tout, nous n’avons qu’un seul objectif, c’est la stabilité de l’Algérie et de ses institutions», a-t-il avancé. Il faut dire que la fracture était bien visible entre les militants hier, à l’intérieur de la salle. En effet, beaucoup de cadres, d’élus et des députés ont brillé par leur absence. À l’image des actuels députés Nouri Mohammed et Rmili Mohammed, tous deux écartés de la liste de candidatures, mais aussi de l’ancien ministre du tourisme Kara Mohammed Seghir qui ne figure pas également sur la liste des candidats. Pire encore, des candidats retenus sur la liste étaient également absents, à l’image de Ziyane Ahmed et Guaci Arabe, respectivement septième et cinquième sur la liste. Le député Chérif Ould El-Hocine est, quant à lui, arrivé avec une heure de retard. Une situation qui poussera, visiblement, l’actuel sénateur Ziyane Slimane a aller encore plus loin, dans son discours, pour défendre la liste arrêtée par la direction du FLN. «Avant, ils nous ramenaient des militants d’Alger pour les installer à Bouira. Aujourd’hui la situation a changé, et c’est les militants de base qui sont désignés pour conduire nos listes, donc c’est la raison pour laquelle nous devons tous être derrière cette liste, car notre objectif est de constituer une assemblée nationale forte qui garantira la stabilité du pays dans un contexte dangereux», a-t-il affirmé. Visiblement, le challenge pour le FLN est de parvenir à colmater la fracture.

Oussama Khitouche

Partager