L’attention des visiteurs de ce qu’on appelle la nouvelle ville d’Aït Yahia est attirée, dès leur arrivée, par une construction qui n’a pas encore révélé ses secrets… Pour les résidents des immeubles limitrophes qui passent chaque jour par le chemin qui la longe, «ce chantier a fini par faire partie du décor. On ne le remarque que lorsqu’il nous rappelle le danger qu’ils représente pour les enfants qui y pénètrent». Ce site qui n’est pour le moment qu’un amas de béton, hideux et rongé par les mauvaises herbes, devait, une fois terminé, être livré à l’APC d’Aït Yahia qui allait en prendre possession, en remplacement de son siège actuel, peu fonctionnel. La nouvelle mairie devait, en effet, offrir de meilleures conditions d’accueil au public et de travail aux fonctionnaires de la mairie. Malheureusement, la construction, prévue en R plus 2 (un rez-de-chaussée surmonté de deux étages), semble abandonnée définitivement. En quatre années de travaux, seul le sous sol a été construit en gros œuvre, avant que l’entreprise réalisatrice du projet ne plie bagages, suite à l’épuisement de l’enveloppe budgétaire dégagée pour la première tranche. Pourtant, selon nos sources, le budget nécessaire à la deuxième tranche serait déjà débloqué, suite aux multiples démarches effectuées par des élus, outrés par cette situation. Mais sur le terrain les choses n’évoluent pas encore pour le moment. Les habitants ne cessent de crier à «la dilapidation des deniers de l’État dans un projet qui a consommé des centaines de millions pour rien». Vouée aux intempéries, la structure déjà usée est devenue lugubre, enlaidissant les lieux et contrastant avec les couleurs chatoyantes du lycée. La ferraille entrelacée pêle-mêle, pourtant acquise à coup de milliards, est abandonnée aux herbes folles et rongée peu à peu par la rouille.Notons que l’actuel siège de la mairie d’Ait Yahia, exigu et peu fonctionnel est un ancien atelier de menuiserie, aménagé à la hâte en 1985, pour les besoins de la nouvelle commune issue du découpage administratif de l’époque. Ce qui ne devait être qu’une solution provisoire semble parti pour durer.
A. O. T.