La prolifération des décharges sauvages a pris des proportions alarmantes dans la wilaya de Béjaïa, mettant en danger la santé publique dans diverses localités.
En effet, la wilaya compte un total de 782 décharges sauvages, recensées par la direction de l’Environnement. C’est ce qu’a révélé un responsable de cette direction, à l’occasion de la visite, avant-hier dans la région, du ministre des Ressources en eau et de l’Environnement, en l’occurrence Abdelkader Ouali. Ces décharges sauvages ont été dénombrées à travers 38 communes sur les 52 que compte la wilaya de Béjaïa, et occupent une superficie estimée à 697 000 m2, a souligné la même source. Les déchets déversés dans ces décharges sauvages sont de nature diverses : ordures ménagères, objets encombrants, métaux, plastiques… Ces décharges offrent un décor désolant et menacent l’écosystème. Est-ce la responsabilité de la direction de l’Environnement ? Non, se défendent les responsables de ce secteur. Ils affirment, en guise de «preuve», que beaucoup de projets ont été inscrits à l’actif dudit secteur dans le cadre d’un programme qui s’articule, initialement, autour de l’élaboration de schémas directeurs de gestion des déchets municipaux, de la réalisation de centres d’enfouissement technique et décharges contrôlées, et de la réalisation de centres de tri. Cependant ces projets tardent à se concrétiser à cause «des oppositions citoyennes», plaide-t-on. La direction de l’environnement cite, à titre d’exemple, la fermeture, par les citoyens de Oued Ghir, du CET Sidi Boudrahem, qui devait remplacer la décharge de Boulimat, sur le littoral Ouest de la ville de Béjaïa. Pour rappel, les citoyens d’Oued Ghir ont fermé ce CET, qu’ils qualifient de «décharge sauvage», en mettant en avant «sa non-conformité aux normes requises». Deux autres CET prévus respectivement à Tinebdar et Draä El Caïd, inscrits depuis plus de cinq ans, ne sont pas encore lancés pour cause d’opposition émanant d’une partie de la population locale de ces municipalités. Ce n’est pas tout. La direction de l’environnement a souligné qu’elle a bénéficié d’un projet de réalisation et d’équipement de quatre décharges contrôlées, au niveau des communes d’Akbou, El Kseur, Beni Ksila et Boudjelil. Toutefois, déplore-t-on, l’opposition récurrente des habitants empêche la réalisation de ces projets. Pourtant, soulignent les responsables du secteur de l’environnement, des mesures ont été prises en matière du choix de terrains pour le respect de l’environnement et la préservation de la santé publique. Dans un autre chapitre, la direction de wilaya de l’environnement impute la mauvaise gestion des déchets ménagers dans la wilaya «à l’élargissement anarchique du tissu urbain et l’explosion démographique, sans qu’il y ait amélioration dans les moyens mobilisés pour la collecte des ordures ménagères».
Boualem Slimani

