S. Ait Hamouda
Côté jardin, on met la dernière main sur la préparation de la campagne, on présente les têtes de listes aux médias, tous supports confondus, et côté cour, on rafistole au plus pressé, pour faire face aux démissions, gel des activités et autres soucis organiques. On ne peut pas dire que tout se passe normalement, silencieusement, dans l’organisation des prochaines législatives au sein de certains partis politiques. Bien au contraire, on en arrive souvent aux mains pour persuader les récalcitrants quand, par la parole, on n’obtient pas ce que l’on désire. Et pourtant la politique est faite de dialogue, de patience et de sagesse. Cela devient récurrent, c’est une nouvelle pratique, de nouveaux comportements acceptés et adoptés par tout le monde sans débat, sans discussion, sans discernement. La violence hante bien des chapelles politiques et on s’y habitue, on s’y fait, comme d’une seconde nature. Les chamailleries politiques intra-muros ne sont un secret pour personne. Mais où est l’intérêt de ces disputes de cours de récréation ? Certainement plus pour les têtes de listes, celles-ci étant déjà faites, ficelées et connues. Mais pour quelle autre raison s’entredéchire-t-on ? Certainement pour régler des comptes tus durant la confection des listes ou pour des causes inconnues. Là l’inconnue est magistrale comme une gifle reçue au visage, ou comme un poing asséné en plein ventre. L’inconnue est radicale et fatalement destructive, puisque la pédagogie du pire est suffisamment avancée et avec elle le dépérissement de la formation politique qui adopte ce comportement incivique et indigne. Ces mélodrame entre cabotins ne font plus rire personne, et un théâtre où l’on ne rit pas, il faut en rire. Et pourquoi ce jeu à «Je te tiens, tu me tiens par la barbichette», dure plus que de raison, au point de lasser les acteurs, les interprètes et les spectateurs qui ne sont plus amusés par ces vaudevilles à la petite semaine. Basta ! Quitter la scène, ça vaut mieux pour tout le monde, n’est-ce pas ?
S. A. H.