Les sièges de l’APC, de daïra, des impôts et de la SDC sont toujours fermés par les habitants des huit villages que compte la commune de Béni Zikki, relevant de la daïra de Bouzeguène et ce, depuis le 26 mars dernier. Ces villageois réclament leur «droit au gaz naturel», un projet bloqué par des opposants à Taourirth. Les protestataires déplorent «l’incapacité des autorités à régler un problème», et se disent prêts à maintenir leur action déterminante de fermeture : «Nous ne demandons pas la lune, mais juste un droit de passer l’hiver au chaud comme tout le monde. Les spécialistes ont pourtant rassuré la population qui s’opposent au raccordement de notre commune au gaz de ville que «leur source d’eau ne sera en aucun cas touchée et ils sont prêts à signer un engagement, mais malgré cela ils maintiennent le blocage», déplore un protestataire. Pour rappel, la commune de Béni Zikki culmine à plus de 1 500 mètres d’altitude et en hiver, l’épaisseur de la neige atteint plus d’un mètre. Le projet de raccordement de la localité au gaz naturel est inscrit depuis 2012 et sur le terrain, les citoyens souffrent toujours le martyr. Au chef-lieu de la commune, devant l’agence de la SDC, des banderoles sont brandies sur lesquelles on pouvait lire, entre autres, «Ath Zikki 54-62 zone interdite, 62-2017 zone oubliée», «Aït Zikki privée du gaz», «Levée de l’opposition», «Aït Zikki commune la plus froide de la daïra». À noter qu’une commission de wilaya constituée de représentants de la DMI, de la SDC, du bureau d’études et entreprises chargées de la réalisation des travaux de raccordement au gaz, s’est rendue, avant-hier, sur les lieux de l’opposition à Hijeb où sont situés les terrains des villageois de Taourirth qui, pour rappel, ont peur de perdre leur source d’eau potable au passage de la conduite du gaz, chose qui n’est pas encore confirmée par les spécialistes, mais sans résultat. Une autre commission technique s’est rendue, hier, sur les lieux pour un levé topographique et un compte rendu sera présenté demain lundi. Une réunion de 17 villages de la commune de Bouzeguène a eu lieu, avant-hier vendredi, au village Sahel. Une commission de suivi a été, faut-il le souligner, désignée pour surveiller de près l’évolution de la situation. D’ailleurs, il a été décidé de plusieurs mesures à prendre à partir du lundi si la situation ne viendrait pas à changer. Les citoyens de Béni Zikki ont décidé de maintenir leur action de protestation jusqu’à satisfaction totale de leur plate-forme de revendications, à savoir la levée de l’opposition à Taourirth et la reprise immédiate des travaux de réalisation du gaz haute et basse pression et la remise en état des lieux qui représentent un immense danger pour la population : «On ne croit plus aux promesses, on veut du concret», dira un porte-parole des protestataires, en ajoutant : «Encore une fois, nous interpellons les autorités locales et de wilaya afin de prendre en charge et avec sérieux ce problème qui pénalise notre commune et son développement. Nous sommes conscients des désagréments causés aux concitoyens mais c’est le seul moyen de communication qui nous reste.» Selon les protestataires, la fermeture sera maintenue tant que l’opposition n’est pas levée.
Fatima Ameziane.