Si de nombreuses opérations ont été déjà achevées ici et là dans les villages de la commune, le raccordement des foyers au gaz naturel n'est visiblement pas pour demain.
Et pour cause, les travaux de la conduite de transport, qui devrait desservir cette municipalité via la conduite allant d’El Mers (Tizi Gheniff) sur une distance de 17 kilomètres, sont à l’arrêt suite à la résiliation du marché avec l’entreprise CBN depuis près deux ans. Et depuis, les travaux n’ont pas repris, au grand dam de la population locale. «A chaque fois que nous abordons ce sujet avec les responsables, la réponse est la même. L’on nous disait que le projet allaient être attribué à une autre entreprise, mais visiblement en vain. Maintenant, on vient d’apprendre que le tracé de ladite conduite allait être changé parce qu’il chevauche celui de la pénétrante vers l’autoroute Est-Ouest. Ce qui veut dire qu’il faudra encore attendre », a répondu un membre de l’un des comités de villages de la commune. Pour notre interlocuteur, il est temps de s’organiser en coordination :«Nous ne tarderons pas à former une coordination qui ne va pas seulement défendre ce projet, ô combien indispensable. Notre commune accuse un énorme retard. Il ne faut oublier que durant la semaine passée, deux villages ont tout bloqué, pour demander le minimum. Donc, il faut s’organiser », a estimé notre interlocuteur. L’on a appris que des jeunes, issus de différentes localités, auraient approché des candidats aux législatives de mai prochain afin de leur soumettre cette situation inédite. « En tout cas, nous attendons de pied ferme tous ces candidats qui viendront nous vendre leurs promesses, alors que leurs prédécesseurs n’ont rien fait pour notre commune qui demeure en marge du développement. Comment se fait-il que la commune qui a donné plus de mille martyrs et de grands héros n’ait encore aucun foyer alimenté en gaz naturel? C’est inadmissible ! », déplore un autre représentant d’un autre comité de village. En outre, ils interpellent les hautes autorités du pays à jeter un regard vers cette commune asphyxiée par le manque de ressources foncières. «Notre municipalité s’étend sur un grand territoire de terrains forestiers. Pour tout projet de grande utilité publique, il faudrait faire des pieds et des mains pour arracher une petite concession. Nous l’avons fait avec le lycée, le CEM Base 5 et la mairie. Mais, notre demande de récupérer plus de vingt hectares, pour lancer des projets tels des logements et d’autres structures, à l’exemple d’une polyclinique digne de ce nom et pourquoi pas un hôpital de 60 lits, est restée lettre morte bien que tout un dossier assez motivé et argumenté ait été déposé au niveau des bureaux de hauts responsables », a confié un membre de l’exécutif communal. En tout cas, pratiquement toute la population interpelle, en premier lieu le wali et les responsables de la DMI et de la SDC, à régler au moins le problème du gaz naturel, avant de s’attaquer de front aux autres revendications.
Amar Ouramdane

