«Notre liste ambitionne de rafler la majorité»

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Mme Lynda (Salima) Djama, née Zemirli, est la première femme sur la liste MPA de Tizi-Ouzou aux prochaines législatives. Dans cet entretien, elle livre ses ambitions et fait part du programme de sont parti.

La Dépêche de Kabylie : Tout d’abord, si vous voulez bien vous présenter…

Djama Lynda : Je m’appelle Lynda Djama, mes proches et mes amis m’appellent Salima. J’ai 31 ans, je suis mariée et maman d’un petit garçon de 6 ans.

Licenciée en droit, j’exerce la profession de clerc de notaire. Qu’est-ce qui vous a motivée pour vous présenter aux prochaines élections ?

Dans ces moments difficiles, l’Algérie a gardé le cap, non seulement en raison de l’habileté ou de la vision de ses dirigeants, mais aussi parce que nous, citoyennes et citoyens, sommes demeurés fidèles aux idéaux de nos ancêtres et à notre République. Nul n’ignore que nous sommes au beau milieu d’une crise. Notre économie est gravement affaiblie, conséquence de la cupidité et de l’irresponsabilité de certains, mais aussi de notre échec collectif à faire des choix difficiles et à préparer la nation à une nouvelle ère. Des gens ont perdu leur emploi, des entreprises ont dû fermer leurs portes. Notre système de santé est une catastrophe. Nos écoles laissent tomber trop d’enfants. Notre pays fait face à une menace terroriste grandissante. Ce sont les signes de la crise en termes statistiques. Mais, si elle n’est pas aussi tangible, la perte de confiance dans tout le pays n’en est pas moins profonde, nourrie de la crainte tenace que le déclin de notre pays soit inévitable et que la prochaine génération doive diminuer ses ambitions. C’est entre autres pour ces raisons que je saisis aujourd’hui la chance que m’offre le MPA d’agir pour la reconstruction d’une meilleure Algérie, une Algérie forte, capable de faire face à l’adversité et aux menaces.

Qu’est-ce qui vous différencie des autres partis présents à Tizi-Ouzou ?

Notre parti est un parti jeune et émergeant, déjà présent dans toutes les wilayas du pays. Il propose une alternative sur le plan national et local. Comme vous le savez, notre wilaya souffre d’un nombre incalculable de problèmes auxquels les nombreux parlementaires élus précédemment dans notre région n’ont malheureusement pas su faire face. En effet, et pour ne parler que de ces cinq dernières années, l’absence totale de propositions concrètes est accablante. En revanche, le Mouvement Populaire Algérien compte défendre à Tizi-Ouzou un programme adapté aux préoccupations majeures des citoyens, à une réalité quotidienne qui semble avoir totalement échappé aux hautes sphères du pouvoir. Comment ambitionner de bâtir une nation forte et unie sans passer d’abord par les besoins fondamentaux des cellules qui la composent, sans personnaliser les solutions éventuelles en fonction des conditions de vie propres à chaque région ? Prenez l’exemple de la wilaya de Tizi-Ouzou, constituée à 80% de régions montagneuses. Pouvons-nous réellement prétendre à une amélioration des conditions de vie de ses habitants en y proposant les mêmes solutions que pour une capitale comme Alger ou une ville comme Annaba ? Bien-sûr que non ! Et c’est pourquoi le MPA à Tizi-Ouzou compte apporter à travers son programme une alternative concrète et réaliste, basée sur les manques réels dont souffre notre wilaya.

Si vous deviez commenter la liste de votre parti, vous diriez quoi ?

En un sens, nous pouvons dire que notre liste est hétéroclite. Composée de candidates et candidats issus de différentes communes, elle permet de se rapprocher des citoyens de diverses localités, et de bien cerner leurs préoccupations, d’aller au plus près de leurs besoins et des difficultés auxquelles ils sont confrontés au quotidien. Nous ne pouvons naturellement pas proposer un candidat pour chaque commune, mais le choix effectué permet de couvrir judicieusement les différentes régions. Il n’en demeure pas moins qu’aucune commune ne sera mise de côté et que nous représenterons la totalité de la wilaya en prenant en considération les besoins des uns et des autres, afin de défendre au mieux leurs intérêts. De plus, le parti fait passer un message fort aux jeunes et aux femmes, à travers les choix faits lors de la composition de la liste. La présence de six femmes sur notre liste et de plusieurs candidats avec une moyenne d’âge de 35 ans, montre clairement la volonté du parti de donner enfin la parole aux femmes et aux jeunes, en leur offrant une position sur la scène politique algérienne, à l’instar des listes au niveau national, dont pas moins de trois sont menées par des femmes.

Qu’espérez-vous obtenir à Tizi-Ouzou ?

Sans prétention aucune, la majorité écrasante des sièges !

Comment se présentent les choses au sein de votre parti ? Etes-vous prêts pour la campagne ?

Nous avons travaillé beaucoup au sein de notre parti, avec tous les militants et sympathisants. Je vous dis aujourd’hui que les défis auxquels nous faisons face sont réels. Ils sont importants et nombreux. Nous ne pourrons les relever facilement ni rapidement. Nous sommes réunis, car, nous au sein du MPA, nous préférons l’espoir à la peur, la volonté d’agir en commun pour mettre fin aux conflits et à la discorde. Nous proclamons la fin des doléances mesquines et des fausses promesses, des récriminations et des dogmes éculés qui ont pendant trop longtemps étouffé notre vie politique. Le temps est venu de se défaire des enfantillages. Le temps est venu de réaffirmer la force de notre caractère, de choisir la meilleure part de notre Histoire, de porter ce précieux don, cette noble idée transmise de génération en génération. Nous réaffirmons la grandeur de notre région en sachant que la grandeur n’est jamais donnée mais se mérite.

Quelles sont vos propositions ?

L’état de l’économie réclame des gestes audacieux et rapides. Et nous agirons, non seulement pour créer de nouveaux emplois, mais pour jeter les fondations d’une nouvelle croissance. Nous luttons pour plus de pouvoir aux élus locaux, la construction d’un grand hôpital à Tizi-Ouzou, une véritable ouverture économique pour notre wilaya, un commerce bien organisé. Nous allons construire les routes et les ponts, les réseaux électriques et numériques qui alimentent notre commerce et nous unissent. Nous redonnerons à la formation et à l’éducation la place qu’elles méritent et utiliserons les merveilles de la technologie pour accroître la qualité. Nous visons la construction de grandes écoles d’hôtellerie, d’agriculture et paramédicales pour notre wilaya. Nous transformerons nos écoles et nos universités pour répondre aux exigences d’une ère nouvelle. Nous pouvons faire tout cela et nous le ferons. Cela dit, il y a des gens qui s’interrogent sur l’ampleur de nos ambitions et suggèrent que notre système n’est pas capable de faire face à trop de grands projets à la fois. Ils ont la mémoire courte. Ils ont oublié ce que ce pays a déjà accompli, ce que des hommes et des femmes libres peuvent réaliser quand l’imagination sert un objectif commun et que le courage s’allie à la nécessité. Ce que les cyniques ne peuvent pas comprendre, c’est que le sol s’est dérobé sous leurs pieds et que les arguments politiques rancis, auxquels nous avons eu droit depuis si longtemps, ne valent plus rien. La question aujourd’hui n’est pas de savoir si notre gouvernement est trop gros ou trop petit, mais s’il fonctionne, s’il aide les familles à trouver des emplois avec un salaire décent, à accéder à des soins qu’ils peuvent se permettre et à une retraite digne. Là où la réponse à cette question est oui, nous continuerons. Là où la réponse est non, nous mettrons un terme à ces programmes.

Entretien réalisé par Yacine S.

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