«Quatre-vingt pour cent (80%) des déchets sont récupérés par des canaux informels», a affirmé, hier, le directeur général de l’agence nationale de déchets (AND), M. Karim Ouamane. Le secteur informel, a-t-il dit, constitue un acteur comme d’autres. «Il suffit juste d’imaginer les mécanismes adéquats pour les motiver à s’inscrire dans le cadre des filières formelles», a-t-il souligné lors d’une conférence de presse tenue hier au Forum d’El Moudjahid. En termes de chiffres, le DG de l’AND a indiqué que «23 millions de tonnes de déchets, dont 11.5 m/t de déchets ménagers et assimilés ainsi que de 0.4m/t de déchets dangereux, sont produits chaque année en Algérie. Leur coût annuel s’élève à 56 milliards de dinars». À eux seuls, les emballages représentent 38 milliards de DA. Et le recyclage de 350 000 tonnes de PET peut générer 7 500 emplois directs. M. Ouamane estime à cet effet que «l’Algérie aura 38 milliards de dinars à récupérer des déchets d’emballage, notamment en carton». Selon lui, l’Algérien produit en moyenne 310 kg de déchets ménagers et assimilés par an, dont 50%, soit 95 kg/an recyclables, et 48% de déchets inertes, soit 169 kg/an, potentiellement valorisables sous forme d’amendement pour les terres agricoles. «Il faudra éradiquer les décharges sauvages qui sont au nombre de 3 200 à travers le territoire national», a lancé le conférencier. Pour cela, on aura besoin de 400 hectares à mobiliser par an et 260 hectares juste pour la bande côtière. Au niveau des administrations publiques, le DG de l’AND relève avoir récupéré 150 tonnes de papier/an. Le conférencier mettra l’accent sur la «nécessaire valorisation» des déchets. Deux types de valorisations sont désignés : La première est liée à la matière elle-même, tandis que la deuxième est énergétique. M. Karim Ouamane estime impératif d’entamer le tri des déchets à la «source». «Trier permet d’aller de l’avant dans la politique de création d’emploi et de richesse», a souligné la même source. Pour les activités de l’AND, son DG a fait savoir que son agence a été mandatée pour développer et administrer une bourse de déchets industriels en Algérie. Il s’agit d’une plate-forme électronique qui permet de mettre en relation l’offre et la demande des déchets susceptibles d’être valorisés. Ce projet repose, selon lui, sur le principe «Les déchets des uns peuvent devenir la matière première des autres.» afin d’encourager l’investissement et le partenariat, le DG affirme que son agence a établi un partenariat avec la coopération allemande technique pour la mise en œuvre d’un master professionnel dans le domaine de la gestion des déchets. M. Ouamane a annoncé la participation de son agence au salon recyclage-expo qui aura lieu du 24 au 27 avril prochain et au salon Revade avec la CACI au mois d’octobre prochain. Évoquant, en outre, les déchets hospitaliers constitués de déchets managers assimilés, déchets spéciaux et inertes, entre autres les déchets anatomiques et toxiques, le conférencier a affirmé qu’«un manuel médical est en préparation et permettra une gestion plus efficace des déchets produits par nos hôpitaux».
L. O. Challal