Le premier essai sur la voie ferrée qui reliera Tizi-Ouzou à Alger a été effectué, hier, en présence du ministre du Transport et des travaux publics, Boudjamâa Talai, qui a donné le signal de départ du train et effectué le premier voyage inaugural.
La date officielle de sa mise en exploitation publique, quant à elle, est fixée pour avant le 15 du mois en cours. «Lors de notre dernière visite en janvier, nous nous étions engagés auprès des populations des deux wilayas de Boumerdès et Tizi-Ouzou, pour l’ouverture rapide de la ligne électrifiée entre Tizi-Ouzou et Alger. Nous avons honoré nos engagements», dira le ministre lors d’une conférence de presse animée à la gare de Bordj Ménaïel.
«Cette ligne permettra de relier Tizi-Ouzou à Alger en une heure. Une fois le rythme de croisière atteint, il y aura un train chaque demi-heure. Chaque train a une capacité de 1 800 voyageurs. Ce nouvel acquis va jouer un rôle dans le développement social et économique des trois wilayas. C’est cela le sens du programme du président de la République. Le coût de cette ligne ferroviaire est de 60 milliards de dinars», a-t-il précisé.
S’agissant d’une éventuelle exploitation commerciale, le ministre a expliqué : «C’est une ligne électrifiée qui fonctionne avec les dernières technologies de signalisation qui permettent au train de circuler en transport propre. S’il y a une demande en transport de marchandises, la SNTF en a les moyens. La voie ferrée recevra les wagons de marchandises comme les wagons de voyageurs. Tant que ce ne seront pas des marchandises lourdes, il n’y aura pas de problèmes. Cela est possible». Par ailleurs, et concernant la mise en fonction de la deuxième voie, le ministre a rassuré : «Dès que cette voie ne suffira plus en matière de capacité, la deuxième sera prête, il faudra juste la poser». Pour la programmation des navettes Tizi-Ouzou – Alger, le ministre a indiqué qu’il y aura un train toutes les 30 minutes, dans les deux sens. La durée du trajet est estimée à une heure, quant au prix du ticket, il est fixé à 170 DA, avec la possibilité d’une «tarification abonnement».
« Les centres de contrôle technique ne sont plus limités par des quotas »
Pour les horaires, le ministre expliquera encore : «Tout dépendra de la demande. En fonction du flux, ça sera évolutif. On peut les faire tard dans la nuit, pour le mois de Ramadhan par exemple, on peut aller jusqu’à 2h du matin». Il assurera par ailleurs qu’il n’y aura aucune perturbation dans la programmation et que les horaires seront respectés à la minute près. Dans le volet sécurité, le ministre a révélé que la ligne est doté de caméras de surveillance, outre le fait que des agents veilleront sur la sécurité des voyageurs, et feront en sorte que ces derniers «payent leurs tickets», ironisera-t-il.
Pour ce qui est du ticket unique, le ministre a indiqué : «Nous avons décidé de produire des tickets localement et il y aura un système pour gérer une tarification unique, pour les bus, tramway, train et téléphérique…». Dans un autre sillage, évoquant le sujet du contrôle technique des véhicules, le ministre a assuré que des mesures ont été prises pour faciliter l’opération : «Nous avons libéré tous les centres de contrôle technique, pour qu’ils puissent travailler plus de 8 heures, jusqu’à minuit. Le temps d’un contrôle technique d’un véhicule est limité, par décret, à 20 minutes. Vous comprenez bien que les capacités de ces centres techniques sont limitées, car la demande est forte en période de contrôle technique. Nous avons donc donné la possibilité à ces centres de travailler plus, en dehors de leurs quotas, ça c’est la première mesure. La deuxième a été prise la semaine dernière : il s’agit d’un décret qui stipule ne plus imposer le contrôle technique par zones géographiques de wilaya. Cette contrainte est donc levée». Concernant l’impact de la conjoncture économique actuelle du pays sur son département, le ministre a estimé que ce qu’il fallait retenir, c’est que les projets sont en train d’être livrés.
Kamela Haddoum