Banalisation de la drogue ?

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La toxicomanie est –elle en train d’entrer dans les mœurs ? Des gens, tout en reconnaissant le caractère néfaste, aussi bien pour l’individu aue pour la société, du fléau, semblent l’admettre. Yekkat chira, ‘’il se drogue’’ dit-on, ou alors, utilisant le mot français, yets drugi, comme aurait dit, tetschumu, il chique ou yetskeyif, il fume. Encouragés par cette attitude permissive, beaucoup de toxicomanes ne se cachent plus pour se droguer. On trouve toujours une explication à ce phénomène : ulac lxedma, il n’ y a pas de travail, c’est le chômage, ulac leqraya, on a été exclu du système éducatif, ulac d acu ar anexdem, c’est l’oisiveté, l’ennui, et on finit toujours par le sempiternel : Allah ghaleb, qu’il faut traduire dans son sens général de ‘’on n’y peut rien, c’est plus fort que nous !’’ C’est là où réside le danger : la toxicomanie se banalise, elle n’est pas encore –Dieu merci- entrée dans les mœurs, mais elle tente de s’y frayer un chemin ! ! Certes, on peut toujours expliquer le phénomène par des facteurs objectifs : le chômage, l’exclusion, non seulement scolaire mais social, les problèmes familiaux, le malaise existentiel, qui poussent les gens à chercher refuge dans les paradis artificiels… Mais ces facteurs ne doivent pas servir de justification. La toxicomanie est un fléau, la toxicomanie est un danger qui menace la santé de ceux qui s’y adonnent et constitue, avec le chapelet de délits qui l’accompagnent, une menace sérieuse pour la société. Il faut, certes, de la compréhension pour ceux qui s’y adonnent mais aussi de la fermeté, à leur égard, pour sauver la société d’un péril imminent…

S. Aït Larba

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