Un manque criant de personnel

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Si cette belle structure est maintenue dans un état acceptable, c'est grâce au dévouement des agents d'entretien.

Il s’agit du centre médico-social (CMS), implanté au centre du douar de Boumahni, dans la commune d’Aïn Zaouïa, au début des années 80 par la Caisse nationale des assurances sociales. Malheureusement, elle n’a presque plus de personnel. Eu égard à la forte demande, le seul médecin qu’elle compte se trouve en quelque sorte dépassé. « Notre douar a plus de dix mille habitants. Il y a même des citoyens d’Iâllalen, relevant de la commune d’Ait Yahia Moussa, qui la prennent d’assaut quotidiennement. Le seul médecin qui y exerce ausculte jusqu’à une centaine de personnes par jour. Nous craignons qu’il parte », dira, dépité, un membre de la coordination des comités de villages de Boumahni. Et de poursuivre sur un ton coléreux: « Au lieu de penser à réaliser des unités de soins ici et là pourquoi la Cnas ne transfère-t-elle pas cette structure à la direction de la sante? Depuis le départ en retraite du deuxième médecin, aucun autre n’a été affecté à sa place. Pourtant, ce ne sont pas les médecins au chômage qui manquent dans notre pays ». C’est dire que le manque de personnel est criant. Ce ne sont pas les services qui en font défaut. Notre interlocuteur fera savoir que ce CMS est même pourvu d’une radiologie numérique. « Pour faire fonctionner cet appareil de grande valeur, il faudrait un médecin-radiologue parce qu’il est utilisé pour des explorations approfondies », souligne-t-il. Celui-ci informera qu’une délégation avait même été reçue par le directeur général de la Cnas depuis des années. Mais, constatera-t-il, les promesses données pour sa prise en charge effective n’ont pas été tenues. Selon tous les citoyens approchés à ce sujet, cette situation relève d’«un laisser-aller sans nom». »Même au niveau du chef-lieu, il n’existe pas une polyclinique. Si ce CMS était confié à la DSP, il serait devenu une importante structure qui soulagera tous les habitants de la commune », estimera un membre de l’exécutif communal. Devant ce manque criant de personnel, la coordination des comités de villages de Boumahni interpelle «pour une énième fois» non seulement les responsables de la Cnas, mais aussi le wali de Tizi-Ouzou «qui devrait saisir qui de droit afin de se pencher sur ce problème», sollicite-t-on. « Nous demandons à ce qu’une commission soit dépêchée sur les lieux afin de prendre les décisions qui s’imposent, pour que cette structure devienne opérationnelle à 100% », notera en dernier lieu notre premier interlocuteur. Ce dernier évoquera au passage le laboratoire de prothèses dentaires qui n’a jamais été utilisé depuis la mise en service de cette structure à la fin des années 80.

Amar Ouramdane

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