«Protéger impérativement notre référent religieux»

Partager

La maison de la culture Rachid Mimouni de Boumerdès abrite un séminaire de deux jours sur le rôle des zaouïas dans la préservation du référent religieux en Algérie. Organisé par l’association algérienne des zaouïas et de la culture soufie, ce colloque a particulièrement mis en relief, hier, l’authenticité de notre religion. «Il faut engager impérativement une réflexion sur la place de l’Islam en Algérie, en veillant sur l’unité de la communauté», a souligné le président de la corporation religieuse citée, Cheikh Nouredine Mechout. «Je ne suis pas un Saoudien et aucune secte étrangère ne nous imposera ses convictions», enchaînera-t- il, en insistant sur la nécessité de prendre appui sur nos valeurs et convictions religieuses. Selon ce chef spirituel de la confrérie Rahmania, activant en Kabylie et dans biens d’autres régions du territoire, «notre seul référent est celui de nos propres savants, ayant su défendre la patrie à travers les siècles.» La première conférence de ce séminaire, conjointement organisée avec la faculté des sciences islamiques de l’université d’Alger 1, a été consacrée à l’apport des zaouïas de Boumerdès, mises en place, il y a plus d’un millénaire, par le vénérable théologien Abou Merdes. «La voie qu’il avait tracée, en compagnie de ses deux fils, sera suivie plus tard par d’autres célèbres hommes de culte, à l’exemple de AbderrahmaneThaalibi des Issers, Sidi M’hand Saidi de Mizrana, Sidi Boushaki de Thenia ou Sidi Abderahmane Bou Kabrine d’Alger», expliquera le professeur Abdelhalim Bechichi. Intervenant juste après, le professeur en philologie, Kamal Bouzidi, notera que notre doctrine d’essence malékite prône le juste milieu. D’ailleurs, Napoléon, lui même, a-t-il indiqué, «s’était basé sur cette école théologique dans la conception de nombreux articles de loi. Mais nous devrions avoir désormais notre propre référent religieux», insistera-t-il à son tour, en précisant que «nos pays voisins s’appuient, eux, sur les enseignements de base de leur hautes universités respectives, à l’instar de Zeitouna en Tunisie ou El Kiraouene au Maroc». Pourtant celles-ci «dispensaient les enseignements de nos savants, dont certains ont été les premiers à expliquer et commenter les livres d’El Boukhari et composer d’autres livres de grammaire, d’explication du Coran ou de Hadith du prophète», a-t-il ajouté. Lors du débat, l’on a rappelé, à juste titre, que le défunt président du HCI, Ahmed Hamani, avait décrété une fetwa, dans les années soixante dix, qualifiant la secte El Ahmadia de groupe égaré. D’autres intervenants ont tenu à expliquer que le vote est aussi un devoir religieux pour chaque citoyen, puisqu’il est considéré comme une condition inévitable pour garantir la pérennité de l’État à travers le renouvellement de ses institutions.

Salim Haddou

Partager