Les attributaires boudent les 150 locaux

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Les locaux à usage professionnel et artisanal d’Akbou, érigés dans le cadre du programme dit «100 locaux par commune», sont livrés aux griffures du temps. Le site est devenu une beuverie et un refuge les énergumènes de tous genres. Construits sur deux niveaux, les 150 locaux gardent pratiquement tous portes closes, peut-on constater. A peine une demi-douzaine d’attributaire y déploie un semblant d’activité. «Ce programme nous a fait la part belle, en nous octroyant 50 unités de plus que les autres circonscriptions. Néanmoins, le lieu d’implantation de ces locaux, un peu excentré et isolé, n’encourage guère les jeunes à y investir», dira un membre de l’exécutif communal. Un autre responsable de l’APC souligne que ces locaux ont été réalisés sous l’emprise de l’urgence et une pression accrue de l’administration : «l’objectif à l’époque, c’était de concrétiser à tout prix le programme présidentiel. On fait fi de toutes les autres considérations, comme la viabilité du projet et sa rentabilité», rappelle notre interlocuteur. Certains parmi les attributaires disent avoir nourri l’ambition de faire fructifier leur capital et leur savoir-faire. Mais, déplorent-ils, c’était sans compter les écueils insurmontables qui se sont dressés sur le chemin de leur investissement. «J’ai déployé des trésors d’ingéniosité pour concrétiser mes objectifs. J’ai même réalisé, à mes frais, les VRD et supporté bien d’autres charges. Au final, mon projet a lamentablement échoué», déclare un jeune bénéficiaire, avec des relents d’amertume. Tout aussi désillusionné, un autre attributaire confesse que son affaire a débouché sur un flop. «Quand j’ai pris possession de la clé de mon local, j’étais débordant de motivation et armé d’une volonté à déplacer les montagnes. J’ai surmonté plein d’obstacles pour lancer mon activité, mais au bout de quelques semaines, j’ai jeté l’éponge, car je me rendais à l’évidence que je courrai à ma perte», confesse-t-il. D’aucuns, avouent-ils, ont fini par se résoudre à une reconversion impromptue, à l’image de ce jeune diplômé en électrotechnique qui a dégoté un job dans une entreprise privée. «En désespoir de cause, pas mal de jeunes attributaires ont opté pour une activité alternative. Qui dans le commerce, qui dans la fonction publique ou encore dans le secteur privé», confie-t-il.

N Maouche.

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