La Kabylie maintient le cap !

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Après l’officialisation de Tamazight, la commémoration du 37e anniversaire du Printemps berbère en Kabylie, comme ailleurs, a bénéficié d’une attention particulière des institutions officielles cette année.

À Tizi-Ouzou, les directions de l’éducation, de la culture, de l’artisanat, de la jeunesse et des sports sont les organismes qui ont retenu des activités circonstancielles.

L’occasion fut propice pour revenir sur la genèse des faits qui ont influé sur le cours de l’histoire de notre pays et de la Kabylie en particulier. Ainsi, des hommages ont été rendus aux milliers d’anonymes qui se sont sacrifiés pour la cause identitaire berbère, mais aussi aux leaders qui ont laissé leurs empreintes.

Politiquement, le Printemps berbère restera le premier mouvement populaire citoyen spontané. Ce sont ces luttes qui concluront au soulèvement de 1988.

Ainsi, pour commémorer cet événement, en plus de la marche désormais traditionnelle du MAK (la plus importante) qui a drainé du monde, trois autres ont été organisées à Tizi-Ouzou pour célébrer cette date historique de notre pays.

L’on citera celle du Front de libération nationale (FLN), à laquelle a pris une importante procession, qui s’est ébranlée vers 10h30 à partir de la placette M’barek Aït Menguellet (ancienne gare routière de la ville de Tizi-Ouzou) vers la direction de la culture.

Les marcheurs ont brandi des drapeaux algériens tout au long du trajet. La seconde marche a été organisée par les veuves de chahids qui ont emprunté le même trajet que les précédents. Brandissaient l’emblème national, ces dernières, qui étaient habillées en tenues traditionnelles, ont chanté de chants patriotiques tout au long de leur trajet. La troisième marche, quant à elle, a été organisée par les candidats de la liste indépendante Tizi + et ses sympathisants, qui ont marché à travers les artères principales de la ville. La marche s’est ébranlée à partir du stade 1er Novembre.

À noter que l’évènement a été également célébré officiellement au niveau de la Maison de la culture de Tizi-Ouzou, les maisons de jeunes et autres institutions à travers les communes de la wilaya. Hier vendredi, une délégation officielle de la direction de la culture de la wilaya s’est rendue à Béni Douala où elle s’est recueilli sur les tombes de plusieurs personnalités culturelles, artistiques et révolutionnaires, au niveau de plusieurs localités de la commune et a déposé, par le même, des gerbes de fleurs à leurs mémoires.

Ainsi, les membres de ladite délégation se sont recueillis sur les tombes du rebelle Matoub Lounès à Taourirt Moussa, Belghezli Achour à Ighil Bouzrou, Imache Amar à Ath Mesbah, Berdous Mammar à Taguemount Azouz, et enfin Guermah Massinissa au village Agouni Arrous.

Toute une symbolique pour dire que le cap du Printemps berbère est maintenu. Marches du MAK et du RCD à Béjaïa La célébration du double anniversaire du Printemps berbère et du Printemps noir a été marquée cette année par l’organisation de deux manifestations de rue distinctes, l’une par le MAK et l’autre par le RCD.

La marche du MAK s’est ébranlée, vers midi, depuis le campus de Targa Ouzemmour jusqu’à la placette de la liberté de la presse Saïd Mekbel, où des prises de parole ont été improvisées. Tout au long de leur itinéraire, les centaines de militants autonomistes, majoritairement étudiants, ont scandé des slogans autonomistes.

De leur côté, les militants du RCD, dont son président Mohcine Belabbas, ont choisi le TRB comme point de départ de leur manifestation, couronnée par l’animation d’un meeting populaire à la maison de la culture Taos Amrouche. Après les interventions du président du bureau régional et du candidat tête de liste du parti à Béjaïa pour la prochaines législatives, Mohcine Belabbas prendra la parole pour défendre le programme électoral de sa formation.

D’emblée, le président du RCD a rappelé que son parti est toujours fidèle aux idéaux d’avril 80 : «Depuis 1989, nous sommes le seul parti qui organise des marches chaque 20 Avril et nous continuerons le combat jusqu’à ce que tamazight soit la première langue de toute l’Algérie», a-t-il dit. Pour ce faire, le président du RCD a soutenu que son parti «a le devoir d’associer tous les militants à son combat.»

Au chapitre politique, Mohcine Belabbas a expliqué que «les législatives sont une compétition entre programmes électoraux», regrettant au passage que le spectacle et les slogans ont pris le dessus durant cette campagne : «Un programme ce n’est pas des slogans !», a-t-il dit, en précisant que son parti a 150 propositions concrètes dans son programme.

Nadia Rahab et D. S.

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