Boghni : L’austérité, seul moyen pour affronter la baisse du pouvoir d’achat

Partager

Elle était connue jusqu’à un passé récent pour sa forte concentration en unités de production relevant du secteur privé, en plus de la poussée de l’activité commerciale qui a atteint au demeurant le seuil de la saturation en termes de pouvoir d’achat, ce qui les conduit a faire preuve de beaucoup plus d’austérité.

Les fonctionnaires, premières victimes de la baisse du pouvoir d’achat

La dernière grève de trois jours enclenchée dans les collectivités locales a trouvé un écho dans les communes de la daïra, d’autant que la protestation portait sur l’augmentation des salaires, ce qui est en somme un signe du malaise, qui touche cette corporation composée en majorité de pères de famille. En fait, dans le meilleur des cas, un fonctionnaire à l’APC touche 30 000 DA par mois, lorsqu’il s’agit d’une personne promue à un grade supérieur. Sinon, la majorité touche moins de

16 000 DA, notamment les ouvriers professionnels.

Pour mieux illustrer le quotidien d’un agent communal, nous avons pris le cas de R. Zamoum, agent de prévention et père de trois enfants.

Avec 19 000 DA de mensualité, il a bien voulu raconter son quotidien en tant que responsable de famille. “Ce n’est pas avec un tel salaire qu’on peut mener un train de vie normal. La preuve, peu avant le versement de la mensualité de ce mois, je n’ai aucun sou dans ma poche”, affirme d’emblée notre interlocuteur.

Et d’ajouter : “Gérer ma paie est devenu une véritable gymnastique surtout que j’habite en ville, avec tout ce que cela entraîne comme dépenses supplémentaires, car il faut bien répondre à certains besoins liés à la scolarité de mes enfants sans compter le règlement de diverses factures.”

Le marché des fruits et légumes, l’autre indice de la précarité

L’abondance qui règne au marché des fruits et légumes de la ville de Boghni ne profite pas à grand monde, surtout pas aux personnes aux bas salaires. Cette frange de la société ne peut se contenter que des produits de consommation de base comme la pomme de terre et d’autres aliments nécessaires à la préparation du repas du pauvre. Se permettre un dessert est devenu presque un luxe surtout avec les prix affichés ces jours-ci, de plus en plus inabordables pour ces moins nantis. L’un d’eux nous a fait savoir que pour compenser l’absence ou son incapacité d’acheter des fruits, “le seul moyen pour moi pour consoler ma famille, j’achète de la limonade ou des yaourts cédés à bas prix”.

En attendant bien sûr la déflation tant espérée par les ménages.

M. Haddadi

Partager