S. Ait Hamouda
L’affichage sauvage de ceux qui sont appelés demain à voter des lois surprend et inquiète. N’y a-t-il pas de lieux réservés à cet effet ? Pourquoi donne-t-on donc une image laide de la ville qu’on prétend préserver ? Il y a ceux qui respectent les règlements et textes fondamentaux régissant les élections et ceux qui les foulent aux pieds. Entre les uns et les autres, il y a plus qu’un fossé d’incompréhension, de législations violées et de comportements inciviques que l’on observe chez certains nonobstant leurs promesses à tous les vents, promesses qu’ils nous font pour nous rendre notre ville plus attrayante, plus accueillante et plus belle que jamais. À les croire, à les voir à l’œuvre, nous ne sommes pas si sûrs. Parce que l’ouvrage qui les attend est beaucoup plus compliqué, beaucoup plus difficile, beaucoup plus ardu, étant donné la monumentalité de ce qu’attendent d’eux les électeurs. Parce qu’il s’agit, entre autres, de voter des textes qui déterminent le présent et l’avenir du pays, et ce n’est pas chose aisée que d’intervenir dans un parlement pour définir les droits et les devoirs du citoyen lorsqu’on a failli dans leurs applications à l’échelle de sa ville. Des panneaux d’affichage sont pourtant là numérotés et bien disposés pour que l’on s’arroge le droit d’afficher n’importe où sur la voie publique et même sur le mobilier urbain, plaques de signalisations, poteaux électriques, murs et tout espace où il est interdit d’afficher. Ainsi donc, la loi est violée, la citoyenneté itou, et ceux qui sont censés protéger les espaces publics de toute invasion d’afficheurs sauvages, ferment les yeux et laissent faire. Il est important pour la démocratie, pour la République, pour le bien-être du citoyen de savoir où afficher. Le marketing politique est balisé, structuré et bâti par des textes et on se doit de les respecter. Faute de quoi, on ne peut pas dire qu’on a du respect pour ce à quoi on aspire, en l’occurrence, le bien de la collectivité. Quoi qu’il en soit, on a dépassé la mesure et ceci expliquant cela, on a dépassé de fait le minimum admis par les démocrates dignes de ce nom.
S. A. H.