«On ne pourra pas y remédier faute de moyens humains et matériels»

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Dans cet entretien, Ammar Berzouk, directeur de l’ADE de Tizi-Ouzou, parle notamment des problèmes de distribution d’eau enregistrés dans la wilaya et du projet de raccordement à la station de dessalement de Cap Djinet (Boumerdès) pour parer aux pénuries dans certaines régions.

La Dépêche de Kabylie : La population appréhende un manque d’eau en été. Quelle est la situation actuelle dans la distribution ?

Ammar Berzouk :Vous savez, le problème de la production ne se pose pas. Nous produisons une quantité suffisante. Notre souci réside dans la distribution, où une présence humaine est nécessaire en permanence, et là l’ADE accuse, malheureusement, un manque terrible chaque année. Rien que pour cette année, nous avons enregistré le départ à la retraite de 100 employés. Le comble dans tout ça, c’est qu’on ne peut malheureusement pas les remplacer, vu la situation économique qui prévaut dans le pays. Même si nous avions fait un état des lieux l’année passée et diagnostiqué les anomalies et les besoins, force est de constater que nos moyens humains et matériels ne nous permettent pas d’y remédier. Je dirai plus, les moyens de l’année passée étaient beaucoup mieux que ceux de l’année en cours. La distribution d’eau est tributaire d’un dispositif un peu délicat. Elle demande un minimum de moyens humains et matériels, mais aussi la contribution de toutes les parties. Mais une chose est certaine, on va faire face à toutes les situations. Il n’y aura pas de pénurie d’eau dans les jours à venir. Ça c’est sûr !

Y aura-t-il un plan spécial de distribution d’eau pour le mois de Ramadhan ?

Nous veillerons au bon fonctionnement du service de l’alimentation en eau potable. On fera en sorte que l’eau coule dans tous les robinets des foyers de la wilaya. Nous allons prendre toutes les mesures nécessaires pour avoir une distribution équitable. J’invite, à cette occasion, les citoyens à une utilisation raisonnable de ce liquide pendant ce mois de Ramadhan.

Qu’en est-il du projet de raccordement à la station de dessalement de Cap Djinet ?

Le projet de raccordement à cette station est, actuellement, à 30% de réalisation. Le projet est à l’arrêt depuis quelque temps, car il est confronté à une opposition des propriétaires de terrains et au non-paiement de l’entreprise chargée de sa réalisation. Nous sommes en négociations avec les propriétaires pour trouver une solution et les indemniser. Le projet renforcera la région en eau potable et viendra à bout des pénuries. Il touchera les régions de Tigzirt et d’Azeffoun. Le dessalement est une technique utilisée dans le monde entier. Donc, on ne peut refuser un plus pour notre région.

Alger est-elle toujours alimentée à partir du barrage de Taksebt ?

Alger n’est plus alimentée à partir du barrage de Taksebt depuis longtemps. L’entreprise a-t-elle des soucis dans le recouvrement des créances des abonnés ? Comme tous les services publics. Il nous faut une présence permanente et une persévérance dans notre approche. Il faut interpeller les clients sans cesse. Lorsque nos clients ne peuvent pas se rapprocher de nos agences pour payer leurs factures, c’est à nous de faire le déplacement en les incitant à régler leurs créances. Mais, nous butons malheureusement encore sur ce manque de moyens humains. Pour faire face à ce problème, et pour faciliter les opérations de paiement des factures, nous avons mis en place un système de paiement par Internet, rapide, facile et sécurisé, en maintenant, bien évidemment, toujours l’ancien système de paiement dans les agences postales. Nous sommes en train d’améliorer le service en privilégiant la communication.

Entretien réalisé par H. M.

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