Entre manques et manquements

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“Votre exposé est acceptable, mais vous avez insisté sur les contraintes financières entravant le fonctionnement normal du secteur, en oubliant la qualité des prestations de service assurées aux patients.” C’est par ces termes que le wali de Boumerdès, Abderrahmane Madani Fouatih, avait apprécié le rapport que venait de lui présenter le Directeur du secteur de la santé et de la population, lors du conseil de wilaya consacré à la santé, dans l’après-midi de mercredi dernier.  »Pourtant, vous n’ignorez pas que la gestion de ce secteur est souvent décriée à tort ou à raison par certaines franges de la population. Et quand le gardien d’un hôpital ou un agent paramédical commet une erreur, c’est la prestation de service de tout l’établissement qui est remise en cause », ajoutera le wali en demandant à son subalterne d’indiquer les ratios des principales activés du secteur. Le Directeur de la santé et de la population, M. Haddad, citera entre autres exemples le prorata d’un seul lit à Boumerdès pour 1 260 habitants, au niveau des centres de santé alors que la norme nationale est de 1/1000. Une lacune qui s’ajoute au déficit flagrant des gardes en gynécologie, au manque d’établissements publics hospitaliers, car  »il n’y a que trois seulement avec chacun un lit pour 1207 patients en moyenne  », a t-il noté, en comparant son secteur à celui de Tizi Ouzou, avec ses huit E.P. H et son C.H.U ». Le wali refuse, néanmoins, la comparaison dans ce domaine précis avec la wilaya de Tizi Ouzou qui est, elle, surtout réputée pour sa longue expérience. Il insistera, par contre, sur la nécessité d’assurer un meilleur accueil aux malades qu’il faut considérer comme des membres de la famille dès leur entrée à l’hôpital. Le critère de performance a été exigé lors du même conclave par le premier responsable départemental, concernant la gestion d’autres dossiers, notamment celui du tourisme.  »Je combattrai la médiocratie dans ce secteur qui a, jusque-là limité le tourisme à la saison estivale », a-t-il insinué, précisant qu’aux côtés du tourisme balnéaire, il y en a bien d’autres, comme le tourisme de montagne et le tourisme culturel. Sur sa lancée, le wali s’attaquera aux  »pseudo opérateurs ayant bénéficié de parcelles foncières sans lancer leurs projets.  »Le compte à rebours a commencé dans ce secteur du tourisme où pas moins de 50 projets, pour des causes subjectives ou objectives, sont presque tous au point mort », ajoutera-t-il en haussant le ton. Expliquant d’ailleurs l’importance de ce secteur dans l’optique d’un développement économique durable, le wali rappellera la décision d’éradiquer tous les chalets pour récupérer le foncier. Cette décision qui s’appliquera, avec comme échéance la fin de l’an 2017, est fortement appréciée en haut lieu, notamment après la récente visite du haut commis de l’État, M. Nouredine Bédoui», conclura-t-il.

Salim Haddou

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