1 500 cas enregistrés annuellement

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Il ne passe pas un jour sans qu’un nouveau cas de cancer ne soit diagnostiqué. Dans le monde entier et en Algérie, l’évolution de cette maladie agressive, dite «la maladie du siècle», fait peur.

En effet, le cancer ne cesse de ravager des vies humaines. Rien que dans la wilaya de Tizi-Ouzou, de 1997 à aujourd’hui, «14 596 nouveaux cas de cancer ont été enregistrés», a-t-on appris de Pr Toudeft, médecin spécialiste au CHU de Tizi-Ouzou, rencontrée en marge de la journée sur «La prise en charge du cancer bronchique», organisée hier au CHU de Tizi-Ouzou.

«1 300 à 1 500 nouveaux cas de cancer sont enregistrés chaque année dans la wilaya. 10% sont des cas de cancer broncho-pulmonaire», précisera Pr Toudeft. Ce type de cancer est très dangereux. Son facteur de risque majeur est le tabac et le risque de mortalité est très élevé, «dans 90% des cas, il est mortel», dira la Professeur.

Ces dernières années, en Algérie, les décès dus à cette maladie ont augmenté. «En 2012, 2 382 cas de décès dus au cancer broncho-pulmonaire ont été enregistrés. En 2015, le nombre a augmenté à 2 852», précisera Pr Toudeft. A noter que 88% des malades atteints d’un cancer pulmonaire dans la wilaya de Tizi-Ouzou sont des hommes.

Pour revenir à la cause principale de cette maladie, le tabagisme, la spécialiste explique qu’«un homme fumeur a 10 fois plus de risque d’être atteint d’un cancer bronchique qu’une personne qui n’a jamais fumé». «Actuellement, 92% des décès par cancers bronchiques chez l’homme et 71% chez la femme sont attribuables au tabac à l’échelle mondiale», expliquera-t-elle.

«Le tabac provoque 9 cancers bronchiques masculins sur 10», a-t-elle ajouté. «La durée du tabagisme est un facteur plus important que la quantité fumée pour le calcul du risque», a encore affirmé la spécialiste. Ce qui est à signaler c’est que, même avec la bonne volonté d’arrêter de fumer, après dix ans de tabagisme, le risque ne diminue pas complètement, car les séquelles des années de consommation restent.

«Après arrêt de l’intoxication tabagique, le risque ne diminue qu’après 10 ans, mais sans jamais revenir au niveau de celui d’un non-fumeur», a révélé Pr Toudeft, en précisant que «le rôle du tabagisme passif est démontré, bien que modéré». «Son risque relatif est à 1,3 et il dépend du degré d’exposition.

Les études ont démontré que le risque de la maladie est de 30% chez le conjoint d’un fumeur. Le tabagisme passif est responsable de 25% des cancers broncho-pulmonaires, chez les non-fumeurs». En plus du tabac, d’autres facteurs peuvent être la cause de cette maladie. La spécialiste citera, entre autres, l’hérédité, l’exposition à l’amiante, la pollution, l’inhalation de vapeurs d’huiles de cuisine, l’exposition aux fumées de bois et l’alimentation.

Certaines maladies respiratoires aussi peuvent être un facteur de risque, à l’exemple de l’asthme. Pr Toudeft a insisté notamment sur la prévention pour éviter la maladie, car une fois la personne atteinte, le traitement «n’est pas efficace dans 90% des cas». A ce propos, la Professeur préconise de «cesser de fumer et éviter le tabagisme passif».

Kamela Haddoum.

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