Chenaine, une contrée marginalisée

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Chenaine, une localité située à environ 20 km au Sud-ouest du chef-lieu de la commune de Djabahia, est une agglomération rurale qui compte près de 900 âmes. Le CW23 menant au village est en béton bitumeux. Il a été réalisé il y a près d’une année. Le second chemin menant à Chenaine et qui traverse Aïn Lazra, Mouhadjar et Hédjita est dans un piteux état, constate-t-on sur place. Cependant, le tronçon le plus dégradé est celui qui relie Hédjita à Chenaine. Conséquence : rares sont les automobilistes qui le fréquentent. Des travaux d’entretien ayant trait au gabionnage de la chaussée, détériorée par les éboulements et les caniveaux pour drainer les eaux de pluie, avaient été entamées. Mais, présentement, les travaux sont à l’arrêt pour des raisons inconnues, affirment quelques habitants rencontrés sur le chemin. S’agissant des routes secondaires qui desservent les lotissements de la localité, elles sont à l’état de pistes, y compris la voie d’accès à l’école primaire. Cette voie, qui est parmi les chemins les plus fréquentés, occasionne des désagréments aux élèves qui fréquentent l’établissement scolaire et les quelques habitants qui résident dans les alentours de l’enceinte éducative particulièrement en hiver, déplore-t-on. Concernant l’école primaire de la localité, l’on a constaté de visu que sa cour n’est pas aménagée. C’est une surface caillouteuse qui se transforme en espace boueux en hiver, présentant, de ce fait, des risques pour les élèves et pour le personnel de ladite structure. En conséquence, les parents interpellent les autorités locales pour inscrire une opération d’aménagement et de réhabilitation afin de permettre aux chérubins de jouir d’un moment de divertissement et de détente au lieu d’être privés de la récréation. Ceci dit, les élèves de cette école bénéficient de repas chaud à midi. En effet, la cantine fonctionne au gaz butane qu’acheminent les services de L’APC de Djebahia vers cette école. L’alimentation en eau potable est aussi assurée par la commune. Les classes sont chauffées au moyen de poêles à gasoil. Aussi, les parents d’élèves rencontrés au niveau de cet établissement attirent l’attention des élus locaux, pour ériger une clôture derrière les salles de classes vu que l’école est construite à proximité d’une oliveraie. S’agissant des élèves scolarisés au cycle moyen, ils poursuivent leurs études au CEM de Boulerbah. Ceux du lycée, à Kadiria. Il y a lieu de souligner que L’APC a, également, mis à la disposition des élèves le transport scolaire. Par ailleurs, et étant une région montagneuse, les terres de Chenaine sont pour la plupart incultes. L’oléiculture y est la seule ressource avec laquelle subsiste la population du village. Quelques citoyens travaillent de petites parcelles jouxtant leurs habitations qu’ils utilisent dans la culture maraîchère. Ces terres sont irriguées à partir d’une source située pas loin de la localité. Le village est traversé par un oued qui coule encore. L’eau y est abondante. Les agriculteurs souhaitent que les services de l’hydraulique et ceux de l’APC fassent une étude en vue d’élaborer une fiche technique, pour aménager les lieux et construire une retenue collinaire. Selon eux, cela leur permettra de travailler plus de parcelles notamment celles longeant l’oued. Chose qui leur assurerait un meilleur rendement agricole, plaident-ils. A noter que certaines parcelles sont délaissées par leurs propriétaires car les sangliers dévastent toute la récolte, notamment la culture maraîchère, malgré la clôture de fortune qui entoure ces petits vergers. Des insuffisances à combler Par ailleurs, les habitants de la localité déplorent la défaillance de l’éclairage public. Ce problème excède au plus point la population. Les habitants affirment que seuls les fidèles qui résident à proximité de la mosquée peuvent se déplacer la nuit, pour accomplir les prières de l’Icha et de l’aube. Le reste des quartiers de la localité est plongé dans le noir dès la nuit. L’APC a prévu un projet dans ce sens, mais il n’a pas encore été concrétisé, informe-t-on. Devant ce déficit, les villageois lancent un appel pressant aux autorités locales afin de doter la localité en éclairage public. Les habitants soulèvent aussi le problème de l’eau potable. Actuellement, les citoyens s’alimentent en cette denrée vitale au moyen de citernes qu’ils paient plus de 1200 DA. «La localité peut être alimentée à partir du réservoir implanté à Lahguia qui se situe à quelque deux kilomètres. L’eau potable peut être acheminée à travers la forêt et les oliveraies sans causer de dégâts», soulignent les habitants. Ceci dit, l’APC a réalisé deux fontaines publiques d’où la population s’approvisionne. Quant au gaz de ville, cette matière demeure un rêve pour toute la population de Chenaine et les autres contrées limitrophes. Pour acquérir une bonbonne de gaz butane, les citoyens doivent se déplacer à Oualbane, situé à quelque 4 kilomètres au Nord de la localité, ou à Kadiria ville. Les habitants soulignent qu’une étude a été effectuée, il y a plus d’une année, pour établir une fiche technique en vue de doter le village du gaz de ville, mais aucune suite n’aurait été donnée au projet. Aussi, les habitants ont bénéficié de logements entrant dans le cadre de l’habitat rural. Néanmoins, les constructions achevées sont démunies de l’électricité. En définitive, les citoyens sollicitent les pouvoirs publics, pour prendre en charge leurs préoccupations et leurs doléances pour améliorer leurs conditions de vie.

A. B.

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