Toujours en vogue en zones rurales !

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À Souk El Khemis, chef-lieu communal et de daïra de Maâtkas, un «raqui» a tout bonnement ouvert un cabinet avec un énorme écriteau publicitaire sur la devanture de sa «petite clinique», histoire de se faire des clients pour les «soins» qu’il prodigue.

Cette pratique est légion à travers les quatre coins de la Kabylie, et ce nonobstant que l’actualité nationale soit marquée ces derniers temps par d’incroyables scandales liés à la pratique «médicinale» où d’innombrables «illuminés» continuent à sévir avec leur charlatanisme en dupant de nombreuses petites gens souvent désespérées et bien trop crédules.

Les villages de Kabylie n’y échappent pas également. Ainsi, plusieurs victimes se plaignent des escroqueries de ces toubibs autoproclamés qui se baladent de souk en souk afin d’écouler leur soi-disant panacée contre de faramineuses sommes.

En effet, c’est en toute impunité que ces “guérisseurs” de toutes les maladies et de tous les maux sévissent dans les localités de Kabylie et ce, malgré le fait que cette pratique obscurantiste est interdite par les dispositions réglementaires régissant la pratique médicale et médicinale.

Dans la localité de Souk El Ténine, daïra de Maâtkas, où se tient un marché tous les lundis et les jeudis, comme d’ailleurs dans d’autres souks des différentes contrées de la Kabylie, ils sont deux ou trois qui arrivent tôt le matin pour y installer leur “cabinet” de fortune en attirant leurs proies par de très forts décibels.

Le désespoir de certains patients fait qu’ils se laissent malheureusement tenter par ces remèdes «miraculeux» (solutés magiques, plantes alchimiques…) dans l’espoir de voir leurs maux disparaître en un temps record, comme prétendu par ces pseudo-toubibs. «Leurs soi-disant médicaments sont beaucoup plus chers que les meilleurs antibiotiques existants en pharmacie ! », dira avec un brin d’ironie un enseignant à Souk el ténine.

Bien plus, la crédulité excessive des citoyens fait qu’ils croient même à l’impossible : à la guérison des principales maladies chroniques telles l’hypertension artérielle, le diabète, le rhumatisme… En fait, jurant par tous les Saints que leurs solutés magiques sont d’une efficacité redoutable, ces charlatans arrivent, par leur rhétorique bien calculée, à persuader de nombreux malades qui se font ainsi arnaquer à leur grand désarroi.

C’est dire enfin que cette impunité, qui laisse le champ libre au charlatanisme, a laissé perplexe quasiment tous les scientifiques, étudiants et autres citoyens qui s’interrogent sur la facilité déconcertante avec laquelle ces escrocs se font de l’argent en profitant de la naïveté et du désespoir des malades. Aussi, même la gent féminine n’échappe pas à la tentation de se faire de l’argent facile.

Des femmes qui s’improvisent en messies et autres «Lallas» sont légion dans de nombreux villages. Elles prétendent prédire l’avenir, guérir les maux, donner la fertilité, promettre le mariage, la prospérité et tutti quanti. C’est dire enfin que ces pratiques ne sont pas si révolues qu’on ose quelques fois le croire.

C. A

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