«L’artisanat a contribué à la création de 31 774 postes d’emploi»

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Le directeur de la Chambre de l’artisanat et des métiers, M. Berki Abdelkrim, évoque dans cet entretien l’événement et d’autres questions en relation avec son secteur.

La Dépêche de Kabylie : Pourriez-vous nous parler de l’organisation et des nouveautés de cette 9e édition ?

M. Berki Abdelkrim : Cette édition sera organisée sous le slogan «Promouvoir l’artisanat c’est enrichir le patrimoine». Elle connaîtra la participation de 25 wilayas, dont plusieurs du Sud, telles Tamanrasset, Ouargla et Ghardaïa. 120 artisans sont attendus.

Ce sera une occasion de mettre à la disposition des artisans, notamment ceux du sud, dont l’activité commerciale est réduite en ces périodes de grande chaleur. Plein de produits, 35 environ, seront exposés. Il s’agit du bijou du Sud et de la Kabylie, de l’habit traditionnel algérien, notamment la robe kabyle, le tapis de différentes régions, la vannerie, la poterie, la sculpture…

Ce salon national est organisé sous l’égide de l’APW avec aussi la participation de plusieurs associations. Il se tiendra au jardin public colonel Mohand Oulhadj du 14 au 19 mai prochains.

Quelle est la situation actuelle de l’artisanat au niveau de la wilaya et quels sont les moyens mis à la disposition des artisans pour pérenniser leurs métiers?

Tizi-Ouzou est une wilaya artisanale par excellence. Nous comptons, au 31 mars dernier, 11 774 artisans, dont 34% de femmes. Nous avons créé 31 700 de postes d’emploi directs. Notre wilaya est aussi première au niveau national en matière d’artisanat traditionnel.

Concernant le second volet de votre question, nous mettons à la disposition des artisans tous les espaces et à toutes les occasions, pour leur offrir l’opportunité de commercialiser leur produits, ceux-ci par l’organisation de foires et d’expositions.

Nous leur facilitons également l’accès à la matière première, cela en recensant les sources existantes et en leur inculquant la culture du travail collectif. Nous garantissons aussi des formations assurées par des formateurs certifiés par le bureau international du travail dans les domaines de la création d’entreprises et leur gestion. Nous assurons également des formations techniques.

À présent, nous ne comptons que la maison de l’artisanat de Tizi-Ouzou et une autre sera ouverte incessamment pour abriter le siège de la Chambre de l’artisanat et des métiers, comme elle compte 37 locaux pour les artisans.

Par le passé, les artisans rencontraient beaucoup de problèmes dans l’exercice de leurs métiers, notamment la rareté de la matière première et sa cherté. Qu’est-ce qui a été fait pour résoudre ces problèmes ?

En effet, dans un passé récent, il y a ce genre de problème notamment en ce qui concerne le corail et l’argent. Il faut savoir qu’auparavant, il n’y avait que l’entreprise AGENOR qui fournissait ces matières mais maintenant, depuis la nouvelle loi qui autorise le privé à importer de l’argent, la crise est dépassée.

D’ailleurs, même à Tizi-Ouzou, un opérateur a commencé à fournir cette matière. Pour le corail, la ministre de l’Artisanat, Mme Aicha Tabagou, a annoncé un quota destiné aux artisans. On est en train de réfléchir à la manière de le répartir équitablement aux artisans. Donc, le problème est résolu.

Quels sont les objectifs attendus de cette édition ?

En gros, il y a quatre grands objectifs, à commencer par le commercial. Donc, nous donnons une opportunité aux artisans afin d’écouler leur produits et cela va dans le sens de la pérennisation de l’artisanat et de le promouvoir. Nous voulons aussi permettre à la population de découvrir l’inestimable trésor artisanal que recèle notre pays en général.

Donner aussi la chance à la population locale d’acquérir des objets artisanales, notamment à l’approche du Ramadhan et enfin, ce salon est tenu pour permettre l’échange entre artisans et créer une compétition positive au bénéfice de l’artisanat et des artisans Algériens.

Votre dernier mot…

Nous appelons la population locale à venir en masse. Un simple geste d’achat a tout son sens et son importance pour booster le secteur et préserver notre patrimoine artisanal, mais surtout permettre à des milliers de familles de vivre et à des dizaines de métiers artisanaux de continuer à exister.

Entretien réalisé par Hocine Taib

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