"À quoi servent ces foyers pour jeunes?",; se demandent tous les citoyens des villages où ils sont implantés.
En effet, cette question, qui taraude tant d’esprits, mérite d’être posée, car ces infrastructures juvéniles ; réalisées à coups de millions de dinars, sont soit à l’abandon soit inoccupées. L’on citera, à titre d’exemple, celles qui sont dans un état de dégradation avancé.
Il s’agit de celles de Taka, d’Ath Messaoud et de Bouhadj et de Tahachat. Ces quatre foyers sont à la merci des délinquants et des noctambules. Toutes leurs vitres ont volé en éclats. Au fil des ans, ces structures sont devenues des lieux de beuverie et de veillées nocturnes pour ces jeunes qui devaient profiter des activités culturelles qu’étaient censées abriter ces structures.
«Même si ces structures n’ont pas de personnel pour des raisons qu’on ignore, il fallait les sécuriser en embauchant des gardiens dans le cadre du filet social. Les laisser dans cet état, c’est un véritable crime », estime un jeune de Bouhadj. C’est le même constat que font d’autres citoyens. Après qu’il eut été squatté par un citoyen pour l’utiliser comme un « salon de coiffure », le centre de Taka a été affecté dernièrement pour servir de cantine scolaire aux élèves de l’école primaire « Mohamed Fodhil ».
Même si certains d’entre eux sont occupés par des associations à l’exemple d’Imaândène, ces foyers ne sont pas rentables entièrement quand on sait que seules certaines activités y sont assurées de manière sporadique. «L’idéal est de les transférer à la direction de la jeunesse et des sports parce que celle-ci a un personnel spécialisé.
Sinon, les APC n’ont rien pour les faire fonctionner », pense un jeune d’Imaândène. L’autre structure qui attend toujours dans cette municipalité est la bibliothèque communale. Pourtant, celle-ci est bien équipée. Mais là aussi, c’est toujours le problème de personnel qui est mis en avant, pour justifier ce laisser-aller.
« Normalement, dès qu’une structure, comme celle-ci, est réalisée dans n’importe quel chef-lieu ou village de n’importe quelle commune de la wilaya, la première chose à faire est de désigner le personnel qui la prendrait en charge. Et en ces temps de vaches maigres, où les recrutements sont limités ou inexistants, rien n’augure l’ouverture, pour l’avenir, de ces foyers éparpillés ici et là sur tout le territoire de la wilaya », répond un membre d’une association culturelle dans cette municipalité.
« Ce n’est pas spécifique à M’Kira. Là où je suis passé, j’ai fait le même constat à quelques exceptions près », ajoute un villageois. Quel est le sort réservé, alors, à ces foyers pour jeunes?, s’interroge-t-on.
Amar Ouramdane