La visite que le wali Chérifi a effectuée, avant-hier, dans les communes d’El Hakimia (daïra de Sour El Ghozlane) et de Aïn Lahdjar (daïra de Aïn Bessem) n’a eu qu’un objectif : amener l’eau à Bouira, à El Hakimia et à Hadjra Zerga avant le mois de Ramadhan, à partir des grands transferts du barrage de Koudiet Acerdoune.
Le village d’El Hakimia, situé à une dizaine de km à l’Est de Sour El Ghozlane, est sorti de son sommeil le temps de la visite du wali avec plus d’une cinquantaine de personnes qui l’ont accueilli à l’entrée du siège de l’APC. Des explications sur les travaux d’aménagement du boulevard seront fournies au wali dans un français impeccable par une jeune ingénieure.
Le projet comporte deux volets : l’aménagement du boulevard en question sur 1,1 km, pour un montant de 15 millions de dinars et dont les travaux ont été achevés le 3 mars, et les travaux de voirie (déblaiement des trottoirs, traitement de talus et d’espaces verts, allées piétonnières) pour un montant de 16 millions de dinars. Mais on sent que tout cela est peu de chose à côté de l’autre projet qui a trait à l’AEP. Il s’agit d’amener l’eau au réservoir existant de 200 m3 à partir de la conduite principale de la ville de Sour El Ghozlane. Le taux d’avancement des travaux est à 90%.
Le délai de deux mois n’est pas respecté à cause des contraintes rencontrées sur le terrain. La conduite traverse des terres appartenant aux OAC et au privé. Le transport d’électricité bute au même problème, d’où le retard accumulé. Mais le wali qui tient à ce que l’eau arrive dans les robinets avant le Ramadhan maintiendra sa décision.
L’enjeu est trop grand. Les deux communes concernées par cette opération d’un montant de 39 585 536 DA, comptent 19 000 âmes, dont 2 500 pour la seule commune d’El Hakimia, Ghelt Zerga, étant la plus grande et la plus peuplée avec 16 500 habitants. Mais la couverture totale des besoins de la commune sera atteint uniquement lorsque le réservoir en projet d’une capacité de 500 m3 sera devenu opérationnel, c’est-à-dire dans trois mois si le délai est respecté.
Quant aux habitants du lieudit Ouled Lahrech, situé sur une grande colline et qui se plaignent depuis longtemps de la crise d’eau, le wali s’est montré favorable à leur demande : «Faites une étude et nous prendrons vos doléances en charge», les a-t-il invité. De même, il s’est montré disposé à écouter les préoccupations d’autres citoyens sur le logement, l’électricité,… et leur a proposé des solutions.
Halte au Mausolée de Takfarinas
Sur le chemin du retour, le wali a marqué un temps d’arrêt devant ce que l’on considère aujourd’hui comme étant le mausolée de Takfarinas. Situé au milieu d’un cimetière, au lieudit Chorfet Ouled Slama, le monument fait l’objet d’un aménagement dont l’enveloppe qui lui est destinée est évaluée à plus de 63 millions de dinars.
Le premier responsable de la wilaya a eu droit à une notice biographique récitée par une fonctionnaire de la direction de la culture qui n’a pas, par ailleurs, cité une seule fois ses sources. Le seul ouvrage dit crédible est cette historiographie laissée par Jean Pères qui a vécu à la fin du 19ème siècle à Sour El Ghozlane.
On se demande pour quelle raison les Romains auraient élevé une tombe en pierre de taille à un guerrier qui avait toujours lutté contre eux ? Car le mausolée en question (en fait des pierres de taille sans inscription aucune, mais des pierres bien romaines), est en fait vide et les recherches récentes n’ont rien donné.
Alors qui a décidé un jour et sur quelle base que cette construction qui aurait pu servir à l’époque de relai était la tombe de ce héros berbère ? Quoi qu’il en soit, l’enveloppe allouée à cet aménagement a fait l’objet de trois évaluations depuis 2005 à nos jours, sans compter que les dépenses cumulées s’élèvent, elles, à 10 243 582,41 DA.
La commission nationale des biens culturels l’a classé, le 27/12/ 2007, comme un site historique. D’El Hakimia, le wali s’est déplacé ensuite dans la commune de Aïn El Hadjar. Il devait être 13 heures lorsqu’il est parvenu sur la colline de Béni Okba. Le projet qui a déjà fait l’objet d’une précédente visite consiste à amener l’eau vers Bouira, sur une distance de 11 km et 2,5 km ont été réalisés jusque-là.
Pour ce qui reste, c’est à dire 8,5 km linéaire, le wali a accordé un délai de 15 jours. Comme le délai paraissait trop court, le premier responsable a exigé que l’on travaille sans relâche. Il a également instruit pour que la Sonelgaz dépêche une équipe sur place et que celle-ci opère 24h/24.
Lors du point de presse qu’il a animé devant le siège de la wilaya, M. Mouloud Chérif a déclaré que le projet en question d’un coût estimé à 45 milliards de centimes, permettra d’alimenter le chef-lieu de wilaya dont les besoins en AEP ont été évalués à 12 000 m3/jour. L’équivalent en eau que la ville reçoit actuellement à partir du barrage de Tilesdit.
Le wali a décidé qu’il servira à alimenter les communes du l’Est et du Sud, plus proches donc de ce barrage qui se trouve dans la daïra de Bechoul, celui de Koudiet Acerdoune étant situé, lui, dans la daïra de Lakhdaria. La commune d’El Hakimia étant l’avant-dernière commune dans le programme qu’il s’est tracé, la dernière visite sera prochainement pour la commune de Dechmia, à l’Ouest de Bouira.
Aziz Bey