«Passerelle entre l’université et l’entreprise»

Partager

Le Forum des chefs d’entreprise (FCE) était, hier, l’invité de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. La rencontre a été conclue par la signature d’une convention, entrant dans le cadre du partenariat entre les deux entités.

Cette démarche n’est pas une première, rappelons-le, puisque une première convention a déjà été signée par le passé. Ce nouvel accord s’inscrit, donc, dans «la continuité», précise-t-on. L’avancée s’inscrit dans un programme tracé par l’université, «dans la perspective de s’ouvrir sur son environnement immédiat, à savoir les entreprises, les associations et les directions de la wilaya, afin de mettre en symbiose l’université, la société civile et le monde professionnel et économique», a expliqué le Pr Tessa Ahmed, recteur de l’UMMTO.

Les objectifs assignés à cette rencontre sont la consolidation d’un partenariat université – entreprise, qui permettra, selon le recteur, d’avoir «une vision, commune et complémentaire en matière de développement local et durable», et avoir un échange fructueux avec de réelles propositions, et des solutions concrètes aux problèmes de l’insertion des jeunes étudiants dans le monde du travail, à travers l’ouverture des portes de l’université aux chefs d’entreprise, qui, de leur côté, ouvriront les leurs aux étudiants et enseignants-chercheurs.

Le tout pour améliorer la situation économique de la wilaya, et donner de l’espoir aux jeunes étudiants qui arrivent au marché du travail, précise-t-on encore. Pour le FCE, la convention signée est une «passerelle» entre l’université et les entreprises. Elle permettra l’insertion des étudiants dans le monde des entreprises, et sera une occasion de travailler pour la promotion de la recherche, et le développement économique de la wilaya de Tizi-Ouzou.

Au sujet des conditions de la mise en œuvre de la convention signée, Mme Haddad, vice-présidente du FCE, a mis en évidence la nécessité d’établir un cahier des charges avec l’identification des problèmes et besoins. «Comme toute démarche de partenariat, cette convention ne donnera des fruits que si l’on comprend vraiment la nécessité de pouvoir identifier le cahier des charges qui nous lie à l’université.

Il faut que le FCE formule le diagnostic. Il faut identifier les besoins». Elle a, en outre, insisté sur le suivi et la continuité, après la signature : «Il faut travailler concrètement par étapes, à court, à moyen ainsi qu’à long termes. Nous devons évaluer les actions, le rôle et la contribution de chacun», conclut la vice-présidente dudit forum.

Plusieurs communications présentées

En sus de la signature de ladite convention, des communications, portant sur divers thèmes, ont été présentées au cours de cette rencontre FCE – université. La représentante du FCE a axé son intervention autour de l’approche dudit forum et les potentialités «non-exploitées de la wilaya de Tizi-Ouzou. L’intervenante a insisté sur la nécessité de les transformer en ressources génératrices de la valeur ajoutée, à l’économie locale et nationale en général. Elle a mis en exergue le potentiel humain et territorial de la wilaya en citant «les résultats scolaires ‘’excellents’’ de la wilaya, l’aspect révolutionnaire et historique, et l’élite dont recèle la région». Pour la vice-présidente du FCE, «ces éléments réunies constituent un réel potentiel de développement de la wilaya».

Le Pr Arif, de l’université d’Evry, a, de son côté, parlé «de facteurs de réussite des entreprises». Dans ce sillage, il a défini l’entreprise, puis expliqué ce qu’est que la culture de l’entreprise, pour aboutir à la fin, la problématique du thème traité. Le Pr Dahmani, enseignant à l’université de Tizi-Ouzou, a su attirer l’attention de l’assistance, lors de sa communication ayant pour thème «L’attractivité économique», sur le problème des importations anarchiques, «voire inutiles parfois», qui, soutient-il, «détruisent la production locale».

Les chefs d’entreprise adhèrent à la convention

Rencontrés en marge de cette manifestation, des chefs d’entreprise n’ont pas caché leur optimisme quant à l’avenir des relations avec l’université, dans le cadre de la convention signée. Certains d’entre eux n’ont pas hésité à montrer leur disponibilité et exprimer les besoins de leurs entreprises. C’est le cas du PDG de EROE, M. Lkhdar Madjen en l’occurrence : «En tant que chef d’entreprise, ce qui nous fait défaut c’est tout ce qui est recherche et développement. On les retrouve à l’université, sinon dans les grands groupes qui ont investi dans ce domaine. La solution est à l’université, on est condamnés à coopérer avec elle, car on a besoin d’elle et elle de nous.

Cette rencontre est bénéfique à plus d’un titre, pour la rénovation et la création. Dans notre groupe par exemple, on a trois entreprises, dont une unité de production. On a, dès lors, besoin de chercher sur quelques anomalies constatées sur les produits. Pour ce faire, il faut de la recherche, mais on ne dispose pas d’un laboratoire. En revanche, l’on peut compter sur l’université pour accomplir cette tâche. C’est à elle qu’on va confier cette mission».

M. Ramdane Hamid, un autre chef d’entreprise, spécialisé dans la minoterie-laiterie, confie : «Aujourd’hui, l’université ne répond pas aux besoins de l’entreprise. Il faut se mettre d’accord entre les deux partenaires, sur les mécanismes de répondre à l’attente et à la demande des entreprises. Dans le cadre de mon activité, à titre d’exemple, il y a une rupture de formation dans cette filière qui est la meunerie. On a demandé l’intégration de cette filière à l’université.

En attendant, on est contraints d’envoyer nos techniciens au Maroc ou en France. Cette convention peut, donc, intervenir à ce niveau notamment». Par ailleurs, le FCE de Tizi-Ouzou a promis, une visite prochaine du patron du FCE, en l’occurrence Ali Haddad, «avec un projet plus consistant pour l’université de Tizi-Ouzou», dit-on. Il est à signaler que la rencontre a été rehaussée par la présence du premier magistrat de la wilaya, Mohamed Bouderbali.

Kamela Haddoum

Partager