Nordine Aït Hamouda a animé, hier, un point de presse au siège de la Fondation Amirouche qu’il préside.
Commentant les résultats de l’élection législative, lors de laquelle il a assuré son retour à l’APN, avec un siège obtenu à Tizi-Ouzou et un autre à Béjaïa, le député d’Alternative citoyenne n’a pas caché sa satisfaction. Il a estimé «ne pas avoir été volé» lors du scrutin. «On a confectionné une liste en deux mois (…) Si l’on se prépare pendant une année, on aura plus», a-t-il affirmé, en précisant que le poids réel de sa liste se précisera lors des élections locales, qu’il compte préparer.
Pour Aït Hamouda, l’objectif ne se limite pas aux législatives ou aux locales. En effet, la course pour la présidentielle de 2019 semble, aussi, dans son viseur: «On ira aux locales et aux présidentielles», a-t-il affirmé. Concernant justement la possibilité de se structurer dans un parti politique à cet effet, le député d’Alternative citoyenne n’en exclut pas la possibilité, mais ne l’affirme pas non plus. Ainsi donc, la question ne semble encore tranchée. En outre, Nordine Aït Hamouda revendique une politique «différente» de ce qui se fait jusqu’à maintenant et qui a prouvé, selon lui, «son échec».
Toujours dans le même sillage, il a estimé que «la décadence des partis traditionnels de la région, à savoir le FFS et le RCD» est amplement «méritée», bien qu’«elle ne le réjouisse pas», tient-il à préciser. Sur la possibilité d’alliance avec le FFS et le RCD à l’APN, Nordine Aït Hammouda, rétorquera préférer faire cavalier seul. En effet, il a exclu définitivement cette possibilité, comme, d’ailleurs, celle d’intégrer le gouvernement : «Je reste dans l’opposition», clame-t-il.
Concernant la prochaine assemblée, il n’a pas caché son inquiétude, en affirmé qu’elle sera «pire que les précédentes». Le concernant, il a déclaré qu’il ira à l’APN «non pour changer les lois, mais pour faire entendre la voix du peuple de la Kabylie qui lui a fait confiance». Par ailleurs, dans sa déclaration préliminaire, il s’interrogera : «Comment pourrait-on se targuer d’avoir une bonne gouvernance, si les résultats des législatives frôlent seulement 37% de participation, sur 23 millions d’inscrits, dont plus de deux millions ont voté blanc ? Et d’enchaîner : «Un pourcentage controversé de deux importantes institutions, en l’occurrence le ministère de l’Intérieur et le Conseil constitutionnel. Encore une fois, la distribution politique et électorale, à la connaissance et lecture des résultats, fait ressortir un deal politique stratégique entre les tenants du pouvoir, incarnés par les partis majoritaires et les segments islamistes domestiqués. Il s’agit là en fait, d’un rapprochement bâti sur les intérêts de la rente et de l’argent sale, la logique des quotas et le bourrages des urnes». Au sujet de la conjoncture économique actuelle, il a plaidé pour le «recours à l’endettement extérieur, comme solution».
«Nous allons retourner au rééchelonnement que le gouvernement le veuille ou non ! Il y a du boumediénisme en herbe. Ils préfèrent laisser la crise prendre de l’ampleur, sous prétexte que notre honneur est en jeu. À ce rythme, dans une année, même les retraités ne seront pas payés», a-t-il soutenu. Concernant le projet de l’autonomie des régions, qui était son cheval de batail lors de la campagne électorale, Nordine Aït Hamouda, dira : «Dans l’ombre et à titre individuel, beaucoup en sont d’accord, mais n’ont pas le courage de le concrétiser. Il faut un rapport de force pour le faire, car ça s’impose. Et si on le fera pas, nos enfants vont le faire, et ça risque d’être le chaos».
Kamela Haddoum.

