Les lotissements Salhi et Hammoutène en colère

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Accompagnés de Ali.M, âgé de 50 ans père de quatre enfants et de Ammi Ali, un sexagénaire père de cinq enfants, nous nous sommes dirigés vers cette agglomération. Notre véhicule s’est arrêté à l’entrée principale de ce lotissement, impossible de continuer plus loin ! »Inutile d’essayer de s’aventurer plus loin »,dira Ammi Ali, « c’est toujours comme ça », ajoute-t-il, « il faut continuer le chemin à pied ». En effet, la route est dans un état des plus dégradés, des monticules de boue jalonnent la piste très sinueuse. Les quelques averses, qui se sont abattues la veille, diluées avec la boue ont formé de aires de terrain humide et bourbeux. « Mes enfants usent plusieurs paires de chaussures en un mois », indique Ammi Ali, « puisque à chaque passage il faut leurs ôter la boue ».Yacine Mohamed, habite depuis une quinzaine d’années ce lotissement. Ce vieux de 78 ans, est contraint de stationner sa voiture à une dizaine de mètres de son immeuble, il nous raconte ses déboires. »Je suis sorti la matinée pour acheter une bouteille de gaz pour faire un café », et d’ajouter « comme vous le voyez, je ne peux rentrer chez moi, malgré que ma maison n’est qu’ à quelques mètres », avant de soupirer longuement et de clamer, « nous avons investi des millions, mais vous voyez de vos propre yeux, comment on vit ». Abondant dans le même sens, Ammi Ali dira que ses enfants n’ont pas rejoint l’école primaire du lotissement,depuis plus d’une semaine. « Ils sont cloîtrés à la maison et ils ne peuvent pas sortir, pourtant l’école n’est qu’à quelques encablures », souligne-t-il.Mais la préoccupation majeure reste l’électrification de la partie basse de ce lotissement, « il y a une centaine de foyers qui ne sont pas raccordés », précise Ali.M. « Toutes nos réclamations sont restées lettres mortes », enchaîne-t-il. Les habitants ont sollicité tous les services de l’Etat, tels que l’APC, la daïra, Sonelgaz et la DMI, « mais à chaque fois », assène l’orateur « il n’ y a que des promesses sans lendemain ».Au mois d’octobre 2005, une commission s’est déplacée sur les lieux pour le choix de l’assiette pour la réalisation d’une niche pour le transformateur, mais à ce jour rien n’a été fait. Pis, la dernière réunion avec le DMI s’est achevée sur un constat mitigé, « Nous avions été surpris d’apprendre, la semaine dernière par le biais du DMI, que notre lotissement n’est pas programmé pour le raccordement à l’énergie électrique, sous prétexte qu’il est un lotissement urbain et que le DMI s’occupe plus du rural ».Concernant l’APC de Tizi Ouzou l’orateur soutient “que ses élus ont d’autres chats à fouetter que de régler les problèmes quotidiens des citoyens”.Pour affronter la rudesse de l’hiver, certains locataires, à l’image de Ammi Ali sont contraints de piquer dans des maisons de leurs proches ou amis. Pour avoir de la « lumière » chez lui, ce quinquagénaire a acheté un câble de 1000 m l pour 7 millions de centimes afin de s’approvisionner en cette énergie à partir de la cité M’douha, à une centaine de mètres du lotissement « malheureusement la tension est très faible, et je suis obligé d’éteindre le réfrigérateur », dira t-il.Idem pour le lotissement Hammoutène, où l’association « El Kheir », dénonce la « maffia du foncier », qui est en train de s’accaparer des espaces verts et des parkings,via une requête adressée au wali de Tizi Ouzou.L’association écrit que « ces espaces ont été cédés illégalement par l’agence foncière à des spéculateurs, et ce en violation des lois ».L’objectif, déclarent les représentants du lotissement, « est de construire des coopératives, qu’ils vendront, sur des assiettes prévues pour les espaces verts et parkings ».Ce qui encourage ces personnes « à persister dans l’impunité », rédige « El Kheir » « est le laxisme des autorités locales, eu égard à nos maintes réclamations ».Par leur geste « ils défigurent un quartier résidentiel en bravant toutes les règles de l’urbanisme et de l’environnement », ajoutent les représentants.L’association conclut qu’elle saisira les autorités « pour faire cesser les abus d’une minorité (35 personnes ) qui narguent la majorité : 400 paisibles pères de familles ».En somme, même si les problèmes des citoyens sont différents dans la forme, dans le fond ils demeurent des aléas quotidiens qu’affronte, toute seule, une population qui ne sait plus à quel saint se vouer devant la démission des autorités, et leur incapacité à répondre présents.

M.Ait Frawsen

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