De nombreux villages de cette commune rurale n'ont pas encore bénéficié de réseaux d'assainissement, et même quand ces derniers sont réalisés, ils le sont souvent de manière anarchique.
«Ce sont les oppositions qui nous créent des problèmes», confiera une source proche de l’APC. Dans le cas où les propriétaires terriens ne répondent pas aux sollicitations des autorités locales, les citoyens sont contraints de recourir à des fosses septiques. Celles-ci présentent, évidemment, une dangerosité extrême. «Une fois remplies, ces fosses rejettent leurs eaux usées parfois sur la chaussée et dans les champs», dira un habitant d’un hameau sis sur le chemin communal reliant le chef-lieu Tighilt Bougueni à Bouhadj. «À partir de la mi-avril, nous ne pouvons plus ouvrir nos fenêtres car les odeurs sont insupportables et les moustiques commencent à nous envahir de jour comme de nuit», regrettera un citoyen. À Harchaou, un village de cette municipalité, l’APC a inscrit une opération d’assainissement depuis des années. Malheureusement, déploreront les habitants, elle n’est pas encore réalisée. Et pour cause, un propriétaire terrien s’est opposé au passage de la conduite. Il a, de ce fait, pénalisé de nombreux habitants. «Mais que font les autorités locales pour lancer ce projet?», s’interrogera un autre habitant. Du côté des autorités, l’on apprendra que toutes les tentatives faites avec les opposants en vue de lancer cette opération ont été vaines. «On ne peut obliger quelqu’un à céder son champ pour faire passer de force un tel réseau, d’autant que l’expropriation n’est pas prévue dans ce cas de figure. Nous essayons toujours de trouver des terrains d’entente avec les citoyens. Mais, ce n’est pas toujours une partie gagnée», précisera notre première source. Il est à noter que plus de 90% opérations d’assainissement, réalisées ici et là ne répondent pas aux normes parce qu’il faut recourir à des facilités afin d’éviter des contestations d’une part, et d’autre part, il faut aussi dire que la plupart de ces réseaux rejettent leurs eaux usées à ciel ouvert où parfois même dans les cours d’eau. Une grande opération de ce genre presse dans ces villages de montagne, afin de permettre à tous les habitants de raccorder leurs cabinets d’aisance aux réseaux.
Amar Ouramdane