Si pour certains, l’absence d’une déchèterie ou d’un centre d’enfouissement technique, ainsi que les faibles moyens de la collectivité sont pour quelque chose dans la dégradation de l’environnement, il n’en demeure pas moins que c’est l’épouvante, à se fier à l’état actuel des choses.
L’incivisme de certains citoyens est également à dénoncer! C’est le moins que l’on puisse dire de cet environnement effectivement horrible où le regard est systématiquement agressé partout où il s’oriente! Que ce soit aux abords des axes routiers, dans les vergers et champs, dans les villages et villes, dans les aires de repos, dans les plages et les oueds, dans la haute montagne, et même au firmament quand les brises se soulèvent, le constat est épouvantable! Des milliers de sachets en plastiques, de bouteilles et canettes (eau, boissons gazeuses et alcoolisées, jus…), des rames de papiers (journaux et emballages) jonchent les sols, partout. Si ces derniers objets sont biodégradables, les bouteilles en plastique et en verre et les sachets ne le sont malheureusement pas, du moins pour des siècles encore. Tous ces détritus continueront ainsi à nous pourrir notre environnement et celui des dizaines de générations à venir. «C’est un crime contre l’humanité», arguera un couple d’émigrés de Maâtkas venus de France et qui n’ont pas revu leur village depuis des décennies. Non habitués à voir des «spectacles» aussi désolants, ils n’arrivent toujours pas à digérer ce que voient pourtant leurs propres yeux ! «Mais diantre, j’ai cru savoir qu’il existe un super Ministère de l’Environnement, qu’il existe des préfets, des maires, des associations, des comités de villages…mais où est tout ce monde ? C’est honteux», n’a cessé de clamer ce vieux couple. Car, ce ne sont pas uniquement les pouvoirs publics qui sont sur la sellette dans le box des accusés, la société civile est également coupable. Dans certaines municipalités de la Kabylie, des bacs à ordures ont été installés un peu partout aux abords des routes dans les villages. Mais les élus ont vite déchanté car elles ont disparu au bout de quelques jours, elles ont été tout bonnement volées. Aussi, à l’heure où l’industrie de recyclage est devenue une technologie de pointe sous d’autres cieux et le terme «développement» est définitivement scellé à celui de «durable», ici l’on trouve un vilain plaisir à gaspiller tant de matières premières sans que l’on prenne le soin de monter des unités de recyclage et créer du coup des milliers d’emplois, mais aussi de juguler toute cette pollution qu’on a, hélas, banalisée. Faudrait-il enfin créer une police écologique comme cela existe dans certains pays ? Mais cela ne pourra pas être une solution définitive, car il n’est pas évident de changer les mentalités avec uniquement de la répression. C’est donc toute une nouvelle politique environnementale qui doit être mise en place.
C. A.