L'association des commerçants rassure

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«C'est l'informel qui est l'ennemi du vrai commerçant. Les pouvoirs publics disent qu'ils lutteront contre l'informel. Malheureusement, nous constatons qu'il n'en est rien sur le terrain», nous dira, d'emblée, M. Rabah Yahiaoui en sa qualité de président de l'association indépendante des commerçants et des artisans de Tizi-Gheniff.

Ce vieux routier dans le commerce regrettera que tout soit mis sur le dos du commerçant, «Dernièrement, sur un plateau de télévision où étaient présents un ministre, un représentant du commerce, un représentant des consommateurs, j’ai été vraiment navré d’entendre que tout le monde tirait sur le commerçant. On dirait que c’est lui qui fait la pluie et le beau temps. Pourtant, personne n’a évoqué ceux qui activent dans l’informel. L’Etat les soutient et les défend. Alors que sortir de la crise passe par le recouvrement de la fiscalité. Qui paie les impôts?», s’interrogera notre interlocuteur. Par ailleurs, ce dernier n’omettra pas de citer les espaces commerciaux tels le marché de proximité ou encore les « cages à lapins » comme les surnomment les marchands de Tizi-Gheniff, réalisés dans l’enceinte du marché et qui sont à l’abandon. «En principe, avant de lancer de tels projets à coup de millions de centimes, il fallait que les responsables locaux se concertent avec les associations notamment celle des commerçants. Ce sont des espaces laissés à l’abandon parce que les gens censés aller les occuper les boudent. N’est-ce pas là aussi du gaspillage?», déplorera-t-il. À quelques jours du Ramadhan, le président de la dite association assure les consommateurs que les prix seront respectés. «Nous appelons tous nos commerçants à ne pas augmenter les prix durant ce mois de piété. En même temps, nous demandons aux citoyens de Tizi-Gheniff de s’approvisionner à Tizi-Gheniff. Quand le commerçant fait un chiffre d’affaires important, l’APC tirera un grand profit parce que le commerçant paiera plus d’impôts», estimera-t-il. Tout de même, ce président dénoncera les responsables locaux dans l’octroi des marchés publics. «Il est vrai que chaque Algérien peut soumissionner pour tel ou tel projet. Mais, nous avons constaté que les soumissionnaires de Tizi-Gheniff sont lésés par rapport aux autres, sous prétexte que ce sont les plus offrants qui ont été choisis. Or, dans la majorité des cas, ce n’est pas vrai», constatera M. Rabah Yahiaoui qui jugera que si les prétendants de Tizi-Gheniff obtenaient ces marchés, leur fiscalité renflouera les caisses de la commune. «Quand ce sont les autres, ce sont les APC de ces entreprises choisies qui en tireraient profit. Et vice-versa quand il s’agit des nôtres qui sont retenus ailleurs. Je citerai aussi le cas des quinzaines commerciales souvent peu contrôlées qui viennent casser nos activités. Pourtant, la location des sites est faite au dinar symbolique. Nous remercions le chef de daïra qui n’avait pas accepté que cette foire s’y installe après qu’elle eut quitté dernièrement Draâ El-Mizan», conclura le président de l’association indépendante des commerçants et des artisans de Tizi-Gheniff.

A. O.

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