Les portes ouvertes organisées par la gendarmerie du 21 au 26 mai, à l’ODEJ (office de la jeunesse), ont réussi à drainer une grande foule, surtout des jeunes, curieux de nouveautés.
S’il est un côté par lequel la wilaya de Bouira se recommande tout particulièrement à l’attention de l’observateur, soucieux de se faire une idée sur son développement, c’est assurément ses infrastructures routières. Et l’étude présentée révèle la façon dont se ramifie et se densifie ce réseau qui illustre la volonté de l’Etat de faire de cette wilaya un carrefour d’échange commercial et culturel. Avec son tronçon autoroutier qui la traverse d’est en nord-ouest sur 101 km, avec ses 14 routes nationales dont les plus connues sont la RN5, la RN8, la RN 18, la RN30 et la RN33, avec ses 34 chemins de wilaya, dont le plus connu est le CW127, avec ses 31 chemins communaux et ses 17 chemins, la wilaya est l’une des mieux desservies en matière de voies carrossables et de transport. Sans oublier la voie ferroviaire, dont un méga projet ambitionne dans le court terme le dédoublement. Hélas, si la densification de ses réseaux routiers en fait une wilaya à la pointe du progrès, les aléas auxquels exposent malheureusement un tel développement en matière d’infrastructures routières sont déplorables. Le nombre d’accidents ne cesse d’interpeller même si la courbe qui le représente s’infléchit de façon significative. À titre illustratif, les statistiques fournies à l’occasion de ces portes ouvertes font état de 223 accidents survenus en 2016 sur les routes nationales, contre 297 en 2016. Au cours de l’année écoulée, les services de la gendarmerie ont enregistré 73 accidents sur les chemins de wilaya contre 98 en 2015. Sur les chemins communaux, qui ont eu eux aussi leurs lots de victimes pendants ces deux dernières années, il y a eu 50 accidents. L’autoroute, dans la partie qu’elle dessert, le nombre d’accidents fait ressortir un rapport de 168 sinistres. 09 accidents ont été enregistrés également sur les voies ferrées en 2016. Le total des accidents confirme la tendance baissière de ces drames : 525 accidents en 2016 contre 688 accidents en 2015. L’excès de vitesse vient en tête de ce triste palmarès avec 40,16%, suivi de l’infraction au code de la route avec 17, 62%, suivi de l’absence de vigilance chez les piétons avec 8,79%, suivi du délabrement de la chaussée avec 7,70%…
Lutte active contre les fléaux sociaux
La lutte contre les fléaux sociaux que sont la vente et la consommation de drogue et de stupéfiants, la contrebande et l’immigration clandestine s’intensifie avec les proportions gigantesques que prennent ces phénomènes dans notre société. Les éléments de la gendarmerie nationale ont fait fort en 2016, puisqu’ils ont mis la main sur 14 kg de drogue et près d’un kg de kif, 225 capsules de psychotropes et 20 g de cocaïne, 24 capsules d’isopéridol et 10 joints de kif. En 2015, ils ont saisi 8 kg de drogue, 8 620 capsules de psychotropes et joints de kif. Pendant les quatre derniers mois de l’année en cours, ils ont saisi 3 kg de drogue plus et près d’un demi kg de kif et 7079 capsules de psychotropes. Sur le plan pénal, la lutte contre la drogue a abouti à un grand nombre d’arrestations ayant donné lieu à des affaires en justice. En 2015, cette lutte contre les stupéfiants a permis de constituer 1 affaire pour crime contre 35 pour délits. Sur les 61 individus impliqués, 48 ont été écroués et 13 libérés. En 2016 ce sont 4 affaires pour crime contre 55 affaires pour délits qui ont été constitués et jugées, elles ont permis -sur les 100 individus arrêtés- à 44 d’être écroués et à 46 d’être libérés. En 2017, les 17 affaires pour délits ont donné lieu à 33 arrestations, dont 14 individus écroués. La contrebande ne constituant en matière pénale que des délits, les 11 affaires auxquelles ils ont donné lieu en 2015 a permis aux 12 personnes arrêtées de retrouver tous le chemin de la liberté. Idem pour 2016 où les individus impliqués dans les 11 affaires ont pu être relâchés.
L’immigration clandestine
Les chiffres avancés par la gendarmerie à ces journées portes ouvertes, montrent à l’évidence que si le phénomène de l’immigration clandestine inquiète par son ampleur les pays qui sont destinataires de ses flux incessants, il reste que les forces de sécurité chargées de le combattre engrangent de belles victoires. En témoignent ces chiffres : En 2015, ces forces ont procédé à l’arrestation d’un marocain, d’un nigérien, de 17 maliens, de 3 bénins, de 3 nigérians et d’un sénégalais. Au total, ce sont 26 clandestins de différentes nationalités qui ont été arrêtés. L’année 2016 a vu l’arrestation de 78 clandestins dont 4 marocains, 13 nigériens, 21 maliens, 05 Kenyans, un chinois, un Syrien, 6 camerounais, 4 nigérians, 2 sénégalais, 17 ghanéens et 3 ivoiriens. Bien que le premier semestre de l’année 2017 ne soit pas encore achevé, il a permis d’arrêter 69 immigrés clandestins. Parmi la rafle, on a un marocain, 4 nigériens, 29 maliens, 3 béninois, un camerounais, un nigérian, 6 sénégalais, 20 ghanéens et 4 ivoiriens. On remarquera pour conclure ce bilan que ce phénomène est en plein essor et que pour l’enrayer, il faudrait déployer plus de moyens de lutte. Nous remarquons aussi que le Mali du fait de son voisinage avec l’Algérie et de son instabilité politique est le principal pourvoyeur d’immigrés clandestins devant la Ghana et le Sénégal.
La science au service de l’identification
«Tout se joue sur la scène du crime», explique un docteur de la police scientifique, à l’occasion de ces journées d’information. C’est là que sont découvertes ce qu’on appelle les pièces à conviction, c’est-à-dire l’arme ayant servi au crime, les objets ayant appartenu à son auteur ou à la victime. C’est pourquoi, selon le même spécialiste, l’établissement du périmètre de sécurité est obligatoire avant de procéder au recensement sur le lieu du crime des objets servant de pièces à conviction. Ces objets sont identifiés, photographiés, étiquetés et scellés dans des enveloppes kraft ou dans une boite spéciale. Le relèvement des empreintes sur le périmètre délimité préalablement ou sur la victime se fait avec de la poudre et les photos sont prises avec un appareil spécial. Empreintes et objets scellés sont ensuite envoyés à l’institut national scientifique de la gendarmerie nationale. Les résultats corroborent ou infirment les premiers éléments de l’enquête pour l’identification de l’auteur du crime. Ce schéma pour les empreintes est classique. Et il en existe un plus moderne, effectué par un appareil dit Bluechek. On capture les empreintes digitales au moyen de cet appareil. On envoie ces empreintes par un autre appareil bluetooth vers l’ordinateur où s’effectue le visionnage des empreintes prélevées. Alors s’enclenche le lancement de la recherche. Bref, l’opération en huit points aboutit finalement aux résultats positifs ou négatifs des examens des empreintes relevées sur la scène du crime. La police scientifique travaille aussi à l’établissement des preuves sur une scène de crime où règne la confusion quant à la désignation de l’auteur de l’acte criminel. Les enquêteurs se servent d’une poudre spéciale pour capter la poudre de l’arme incriminée sur les mains du tireur supposé. Cette poudre est dite du tireur et n’est fabriqué qu’aux Etats Unis.
Aziz Bey