La sardine plonge à 200 DA

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Tantôt en hausse vertigineuse, tantôt cédée au rabais, la mercuriale de la sardine n’en finit pas de jouer au yoyo.

En effet, alors qu’il y a à peine quelques semaines, le prix de ce poisson pélagique narguait le consommateur du haut de ses 700 da, il a brutalement amorcé une chute vertigineuse, pour s’établir autour de 200 da le kilo. C’est ce que nous avons pu vérifier ces derniers jours au marché hebdomadaire de la ville de Sidi Aïch. Le consommateur, qui saisit au vol cette opportunité, pour faire à moindre frais son plein de provisions vitaminiques, ne manque pas de s’interroger sur les tenants et les aboutissants de cette brusque dépression du marché. Des observateurs avertis de la place, voient derrière ce fléchissement la conjonction de deux facteurs : la chaleur excessive, et l’avènement du mois de ramadhan. Etant une denrée rapidement périssable, le poisson est vendu à prix cassé pour éviter sa putréfaction sous la canicule. Le changement des habitudes culinaires de la ménagère, laquelle n’est, à l’évidence, pas friande de poisson durant ce mois sacré, a aussi contribué à tirer les prix vers le bas. Ce qui est tout aussi certain, fait-on remarquer, c’est l’incapacité des services concernés à asseoir leur rôle de régulateur sur ce commerce, qui continue à être régenté selon le bon vouloir des spéculateurs de tout acabit. «Le circuit commercial des fruits de mer semble échapper à tout contrôle. Sinon, comment expliquer que les marchants ne s’embarrassent pas du respect de la chaine de froid, sans qu’ils soient inquiétés outre mesure», déclare un père de famille de Sidi Aïch. «On pratique des tarifs au gré de son humeur, on piétine les règles d’hygiène et de santé les plus élémentaires. Le tout, dans une indifférence généralisée», dira interloqué, un autre citadin, estimant que ces pratiques sont préjudiciables, et pour le porte-monnaie et pour la santé du consommateur. Beaucoup moins nombreux, d’autres citoyens mettent à l’indexe le non respect constaté, de la taille minimale marchande des spécimens commercialisés, et la pèche en période de fraie. «Il y a à craindre que dans un avenir proche, il n’y aura plus de poisson à pécher, car le renouvellement des stocks et leur pérennité supposent une exploitation rationnelle, alliant les bonnes techniques de pèche, le respect du repos biologique des espèces péchées, et le volume des prises. Ce qui ne semble pas être toujours le cas actuellement», s’inquiète un intervenant dans cette filière halieutique.

N Maouche.

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