Réputée pour leurs nombreuses qualités, les premières figues «bifères» appelées «Avakhour», produites notamment dans les nombreuses figueraies de la basse M’Kira, risquent d’être altérées à cause des puissants orages qui ont éclaté sur la région, durant ces derniers jours.
«Comme vous savez, ces figues dites «Avakhour» sont très délicates, elles ne peuvent pas résister aux pluies, ni à la grêle tant leur peau est mince alors qu’elles sont tout en chair», nous confie l’un des cultivateurs de Tamdikt qui a commencé, cette semaine à commercialiser sa récolte. «Comme c’est un fruit qui ne dure pas, ne pouvant être gardé trop longtemps après sa cueillette ni dans un réfrigérateur, ni dans un congélateur, et encore moins être séché comme les figues ordinaires, nous sommes obligés de le vendre le plus rapidement possible aux nombreux collecteurs qui sillonnent la région et qui, à leur tour vont le vendre notamment hors de notre wilaya jusqu’à Alger, le plus souvent, où la réputation de notre «Avakhour» date des temps immémoriaux», nous déclare Si Slimane, un septuagénaire, spécialisé dans l’arboriculture. Aussi, vendu ces premiers jours sur place à Tamdikt, entre 150 et 200 dinars le kilo, ce fruit succulent est revendu facilement entre 350 et 400 dinars voire plus, tout le long de la RN 30, la RN12, la RN5 et le long de l’autoroute Est-Ouest. Ainsi, toujours la peur au ventre tout en surveillant les bulletins météorologiques, la crainte des arboriculteurs de la basse M’Kira est également justifiée par la très mauvaise récolte de leurs vergers. «Ces trois dernières années, nos vergers ne donnent presque rien et si cela continue, il faut bien s’en débarrasser», se lamente Aami Achour, dont les abricotiers qui, naguère faisait sa fierté tant leurs fruits excellaient par leur qualité et leur couleurs sont devenus complètement stériles alors que ses pruniers ont repris, heureusement leur production après deux années consécutives de «grève». Malgré tout, les arboriculteurs de M’Kira demeurent sereins, optimistes et surtout fiers qu’en ce mois de ramadhan, les jeuneurs pourront débuter leur f’tour par l’une de leurs succulentes figues, et tout leur plaisir est justement là.
Essaid Mouas.